vendredi, juillet 28, 2006

Décalages

Tenter d'ouvrir mes yeux qui s'y refusent. Scene maintenant familière, le regarder se préparer a partir de mon point de vue horizontal. Nos draps et notre boulot sont en décalage. Un syncronisme que nous retrouvons parfois lorsque le jour se lève. Revisiter un sentiment d'enfance: je ne veux pas aller a l'école. Disons qu'on est malade. Reste toi aussi et allons nous promener dans la ville. Refermer les yeux sur le bruit de la porte. A demain.

Apprendre a glisser du Je au Nous parfois. Et de garder un peu de nous en moi.

Se pousser hors du lit pour se rendre compte que le corps fait la grève ce matin. Mal de tête et de coeur en sourdine, essayons de ne pas y penser et d'être sage. Se rendre compte que l'esprit est tout paisible ce matin. Avoir la foi en des choses qui me dépassent comme si les étoiles avait laissé un peu de poussière de lumiere sur mes paupieres en souvenir. Avoir tout le jour devant moi, décider de ne rien en faire et d'apprécier le vide. S'accomoder du rythme que la pulsation dans ma tête impose. Avoir toute la nuit a anticiper et avoir envie de la passer avec mon chat, tranquille. Le travail entre les deux. Oublier jusqu'a mes 24 ans les chambres vide et encore plus ceux qui sont pleines, les visites et toutes ces choses si loin du bonheur qui prennent une trop grande place dans mon esprit. Revisiter ce sentiment d'enfance et ne pas vouloir aller travailler.

Se perdre sur la toile, dans une boite aux lettres, en Europe, en Afrique, sur le toit de Tchernobyl ou a Hirochima, oser me dire que l'énergie nucléaire pourrait être intéressante si les hommes n'étaient pas ce qu'ils sont. Admirer de jolies photos d'avions. Enfin trouver le "À" du clavier par mégarde en regardant le vieux paquet de Players métallique.

Revisiter ce sentiment d'enfance, si fort, et se savoir presque une grande personne maintenant. Maman, je suis malade, je ne veux pas aller à l'école.

Si vous me cherchez, je serais au boulot.

jeudi, juillet 27, 2006

Pause

S’écrouler une heure dans la moelleuse couette puis s’éveiller contre les habitudes au son des enfants qui s’amusent dans la ruelle. Avoir eu juste assez de connexion internet pour voir cette petite enveloppe sur le sigle d’entourage. Retrouver un peu ces noeuds au ventre comme quand il m'écrivais de Peterborough, la nuit. Et que je l'aimais déjà.

Déblatérations nocturnes

Seule au cœur de la nuit comme la lune qui veille. Si bien. La ville sous son voile de sommeil se fait plus humble et laisse voler mes impressions entre ses buildings. Passer par là, aller à l’autre bout du monde.

Chinook est en boule, bien callé dans le plus moelleux de la couette, la tête sous la patte, détendu et heureux. Et il ne dort pas, les yeux en fente qui s’agrandissent chaque fois que je le regarde avec trop d’insistance. Qu’il est bon d’être la maîtresse d’un mâle qui vous vénère, qui ne voit que les retrouvailles dans les petits abandons quotidiens.

On devait conquérir le monde ce soir sur la planche de jeu mais on a finalement parlé de vraie guerre, de politique, d’égoïsme et de thèmes connexes aux Minots, ce petit bar ou on commet la bêtise incroyable de mettre du pastis dans tous les drinks.

Alors je me retrouve à une heure trop tardive avec mon chat et mon insomnie à contempler la lumière tamisée qui coule sur le mur de brique.

Je pense à ces gens à coté de nous qui parlaient de refaire un monde libertaire et égalitaire et qui, aussitôt sortis du bar, étaient trop occupés à ridiculiser un itinérant pour se souvenir de leur nouvel ordre des choses et je suis prise d’une lassitude extrême.

On ne refait pas le monde avec des paroles, mais avec des actions teintées de tolérance et d’amour pour l’humanité.

A quoi bon détruire le système à coup de brique, de manif et de discours passionnés si on ne propose rien d’autre, si on arrive pas à appliquer ses grands principes moraux aux petites choses. Sauver les enfants des pays émergents et ignorer la souffrance des gens à coté de soi. C’est plus exotique.

Partout, l’attitude est plus importante que les actions pour redonner aux gens qui ont besoin ce qui leur manque pour devenir aussi des bâtisseurs du monde. Et pour ça il faut croire en eux. Le monde n’a pas besoin de missionnaires recherchant de quoi nourrir leur égo. Aider, c’est avant tout offrir sa confiance autant que ses mains, d’égal à égal. Surtout ne pas renforcer ce sentiment d’impuissance et d’incompétence sur leur vie.

Je me sens lutter contre la brume de fatigue qui s’étend devant mes yeux. Cédons-y. Bonne nuit!

mercredi, juillet 26, 2006

Hallelujah

Les journées se rythment a la fréquence des coups de pédale et nulle part je ne me sens aussi bien et chez moi que seule sur le siège de mon vélo. Les doigts tachés de sang de fraises, je me prépare à repartir sur cette piste cyclable qui sert de couloir a "mes" appartements trop dispersés.

Rufus Wainwright dans la tête. Un echo à mon humeur.

"Love is not a victory march, it's a cold and it's a broken hallelujah"

La sensibilité me sort douloureusement de chaques pore de peau ces temps ci, a mesure que le stress s'en va. Et pourtant, je suis heureuse. A me demander ce que j'ai, je crois que j'aimerais seulement me sentir utile. A quelque chose, à quelqun... J'ai envie de donner, de redonner, de partager, à en manger mes bas. Et plus je suis heureuse, plus ça déborde. Je donnerais n'importe quoi pour que tout le monde ait droit à sa part de soleil, mais mes bras tendus sont vides et impuissants.

Je souffre de l'injustice de voir mon reflet heureux dans des yeux tristes. Un écart insupportable.
A en avoir envie de supplier un dieu qui devrait veiller sur nous. De faire quelque chose. De faire ce que je n'arrive pas à faire. Et voilà que mes inutiles larmes me mouillent les joues. Je suis en colère contre un dieu que j'aime.

La vie est une musique si belle, mais aux accords parfois si tristes. Et vivre vraiment, c'est savoir entendre la musique dans l'innocence d'un enfant qui s'amuse et celle qui filtre dans le désespoir de quelqun qui vient de tout perdre. Parfois, j'aurais envie de retrouver et de battre le chef d'orchestre. Mais elle est la la beauté, même dans les plus grands maleurs, dans des yeux adultes qui se reconnectent avec leur humanité profonde, comme le font les enfants, et alors même si la musique n'a pas de sens, elle est belle, même si elle nous chamboule pour rien.

J'aimerais baisser le son, qu'on me chuchote la mélodie. La musique ambiante se fond avec les airs doux et enjoués de mon coeur pour en faire cet accord secret, ce "hallelujah"

"There's a blaze of light
In every word
It doesn't matter which you heard
The holy or the broken Hallelujah"

mardi, juillet 25, 2006

Altitude et vertiges

Cette plume abandonnée que je lorgne depuis ce matin, au coin du bureau. Une rage d’écrire entre la cuve de la laveuse et le sac à poubelle qui se remplis si vite de toutes ces inutilités que je garde.


Sentir la paix de mon cœur et en être prise d’un vertige incontrolable. Me savoir en équilibre sur la plus jolie des ficelles, fragile, le souffle court, l’infini en haut, le sol sous soi, à se demander ce qui existe le plus fort, si mes ailes savent emmener mes pieds. Le doute et la foi qui s’engueulent.

Fermer les yeux, et croire très fort que le sol n’est qu’un tapis de nuage quand on est si haut.

L’autre jour, j’ai volé. Avec lui. Exploré la quatrième dimension. Vu le sol habité sous sa véritable importance, tout petit, et moi minuscule au dessus, mais le bonheur qui reste le même, qui veille sur nous comme l’étoile polaire, qu’on traîne avec soi comme un baluchon.

Je me sens voler si souvent, et sans moteur. Cet avion, une métaphore de mon âme, de nous deux.

Tous les bonheurs sont si fragiles. Se faire minuscule pour mieux toucher cette mince couche de lumière qui enveloppe les instants, cette couche que les petits doigts curieux des bambins explorent avec une inconscience bénie. Jouer avec la vie de cette luminescence que l’on crée.

Il existe quelque part un garçon dont les yeux infinis, multicolores et si profonds, rendent impossible la fin du monde. Et toute cette chance de l’avoir si près de moi. De regarder ensemble dans la même direction, en haut dabord.

mardi, juillet 04, 2006

Un ciel de tempete

Les éclairs brisent la tranquilité de cette nuit chaude; la violence de ces différents courants qui se heurtent. Ça fait peur aux enfants, mais ça fait de la lumière et éclaire le ciel nocturne. Splendide. Et dans les vitres du taxi, le monde ressemble à un Monet avec ses flous si jolis. Les taches rouges des phares des autres voitures coulent sur les vitres (un peu à la manière des cornichons des hamburger McDonald que nous faisions courser sur les vitrines du restaurant à l'heure ou les bars de Joliette fermaient...). La fièvre rends probablement l'effet encore plus marquant. Heureusement que mon chat veille sur moi par procuration. Je vais rêver en paix à des tonnes de couleur pour prendre du mieux.

lundi, juillet 03, 2006

Chut

Donner un sens au silence, sans le combler.