jeudi, novembre 30, 2006

Les lumières

Le paysage illuminé me fait miroir
mais je ne saurai qu'être timide
humble des couleur de mes yeux
un secret, chut
parce que je connais les voiles humides qui couvrent d'autres pupilles
ces voile que le bonheur des autres épaissit
quand on est seul et qu'on a que son courage pour affronter le froid.
Et à ceux là, on voudrait dire qu'il rester l'espoir
mais on aurait tellement préféré dire autre chose, promettre.
On aurait tellement voulu...

mais il y a des chose qu'on ne peut donner,
comme la capacité de voir la lumière même dans le noir
de la suivre, d'y croire et de la trouver
jusqu'a ne voir que ça.



En attendant ils installent les lumières
signe de l'année qui arrive, de ses milles espaces,

à fuir vers une terre jazz encore humide, la nouvelle-Orléan
à retrouver l'encre des livres, l'université
à retomber dans les flocons, l'hiver
à attendre sa patrie tout azimut, la France
à espérer des terres de poussières et de soleil, le Mali


La réalité est plus belle que les histoires qu'on se raconte.
La vie coule donnant raison aux espoirs qu'on a jamais pu réfuter.

C'est qu'il y a ces gens qui colorent les lignes de mon destin
qui tachent mes mains et mon coeur de couleurs
pareilles à celles qu'on suspends aux arbres pour Noël.

lundi, novembre 27, 2006

Souvenirs de combat

Ca c'est mon fusil. Y'en a beaucoup comme ça mais lui c'est le mien. Mon fusil c'est mon vrai copain. Lui c'est ma vie. Il faut que je maîtrise mon fusil comme il faut que je maîtrise ma vie. Car sans moi mon fusil ne sert à rien. Et sans mon fusil je ne sers plus à rien. Je fais feu pour mettre dans le mille. J'ai plus de précision que mon ennemi qui essaie de m'abattre.


Qui aurait cru que je me retrouverais au front? Je me souviens...

L'air est froid, ça sent la poussière mais on ne s'en rends pas vraiment compte, occupés à se terrer avant de se propulser plus loin, plus près de l'ennemi, de sa mort ou de la notre. Le bruit de mon coeur est plus assourdissant que le bruits des balles qui fendent l'air trop près de ma tête. Mais je me découvre un courage nouveau pour couvrir ceux qui foncent courageusement au devant des nôtres.

Je sens un liquide entre mes doigts. Je suis dégoutés. Il y a partout des uniformes qui s'imprègnent de ce liquide visqueux mais qui continuent de lutter malgré la douleur. Mon fusil est froid comme la sueur qui me coule dans le dos. Je me demande ce que je fais là et soudain, la peur m'envahit. Je le sens, l'ennemi est parmis nous, je suis traquée.

Je regarde autour, que les notres. Devant, ils se cachent. C'est le bon moment. La peur au ventre, je tire en rafale et cours vers une planque ou nous sommes plus nombreux.

C'est alors que je le sens, comme au ralentis, la première balle touche ma cuisse gauche, la seconde pénètre mon mollet droit. La douleur est lancinante, je ne peux plus courrir.

Je porte la main au mollet. Je suis bien touchée. La peinture blanche salit mon pantalon pendant que ce maniaque de l'équipe des bleus continue de tirer. Merde. Ok, arrête: la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal! Eh!!! C'est qu'un jeu de paintball! Je suis une pacifiste moi!

Qu'es ce qui est le plus maniaque: jouer à se tirer avec des balles de peintures ou dormir dehors en plein mois de novembre, avec l'espoir qu'il gèle pour avoir de la glace pour mieux lutter avec le canot? Quoi qu'il en soit, je m'amuse bien!

vendredi, novembre 17, 2006

L'exil 100 fois

J'aurais aimé aujourd'hui aller me promener dans les pas de mon enfance, aller tracer ces sentiers qui peu à peu redeviennent sauvages et disparaissent.

Il faut parfois marcher longtemps pour revenir à ses racines. Aujourd'hui, après avoir dédrapé plusieurs fantomes, je me rends compte de la partie de mon coeur restée là bas, de ces petites traces de pieds qui m'ont portées vers ici.

Chaque fois que j'y retourne, l'image d'un présent si semblable et tellement différent de la succession d'images un peu statiques que j'ai pour souvenirs me trouble. Le paysage reste le même mais je ne suis pas la seule à vieillir.

Le temps, si doucement, passe sans possibilité de retour. Et c'est beau, tout de même, la vie qui coule.

Je voudrais quand même stopper le temps, les voir grandir, vieillir, faire partie de leur quotidien, que mes souvenirs coulent avec le présent.

Que mes absences ne coupent pas le fil.

J'ai roulé 400 milles
Sous un ciel fâché.
Aux limites de la ville
Mon cœur a clenché.

Les gros flashes apparaissent
Dans mon âme égarée,
Les fantômes se dressent
À chaque pouce carré.

Revenir d'exil
Comporte des risques
Comme rentrer une aiguille
Dans un vieux disque.

Y a eu ben du progrès,
Ben d' l'asphalte, ainsi d' suite;
J' me demande qui j' serais
Si j'étais resté icitte.
(Richard Desjardins)

J'me demande juste qui j'serais
si j'étais restée là bas.

Comme sur des roulettes

Tout va si bien que j'ai même oublié d'être timide avec les gentils amis d'O. qui sont venus souper ce soir.

Et je n'ai toujours rien à écrire. Mon âme est en mode bonheur et c'est encore plus doux lorsqu'on a connu les batailles et la loi de Murphy à son meilleur trop souvent.

Je suis de bonne humeur, comme si tout était plus beau. Mon petit chat qui était si malade est guéris. J'ai le temps d'aller en perdre chouettement aux RIDM. Et lorsque je me couche dans la lumière tamisée de ma chambre, je me dis que c'est merveilleux quand quelqun arrive même à nous offrir la lumière.

Maintenant, j'attends la neige. La vraie. Celle qui reste, qu'on peut mettre en boule ou en bonhomme.

lundi, novembre 13, 2006

1095 jours

Les échos annoncent 1095 jours de papillons, 1096 si on a de la chance, si le décalage des astres et des années nous fait cadeau d'un jour de février et d'une dernière lune.

Pas plus.

On dit qu'après, rien n'est plus pareil, que le voyage devient fade, que ceux qui ne sautent pas de ce train aux wagons démembrés le font par peur.

Je ne veux pas y croire.

Il y a un papillon, le notre, qui vole depuis 150 jours, si haut parfois, toujours là même s'il ferme parfois ses ailes colorées et réveille quelques larmes clandestine que j’ai au cœur plutot que dans l’iris.

Mais je sais que ce papillon porte quelque chose d’invisible sur ses ailes, un sentiment si léger qu’il glisse sur les vents, à faire mentir tous les échos du monde.

Et si on doit sauter du train, on sautera ensemble. J’aimerais.

Parce qu’on peut réinventer les papillons pour rêver le jour pendant cent ans.
Parce qu’il y a des petites choses que j'avais voulu créer avec des éprouvettes de verre, plus maintenant.
Parce qu'il connais le vent et moi la neige. On survivra mieux ensemble dans ce monde à découvrir et renouveler.
Parce que sans raison, je me surprends à ne pas vouloir être ailleurs.
Mais surtout, parce que c’est lui.



Et si l’écho disait vrai, je donnerais tout pour cette dernière lune qui ne présagerait plus ni mars ni le printemps.

3 ans, c’est trop court, et je ne sais même pas le dire.

mercredi, novembre 08, 2006

RRRRrrrrRRRRrrrrr

Il y a lové dans mon cou une minuscule boule de poils tigrés roux qui ronronne.

lundi, novembre 06, 2006

Intemporel

La légende des siècles, Victor Hugo


C'est parce que je roule en moi ces choses sombres,

C'est parce que je vois l'aube dans les décombres,

Sur les trônes le mal, sur les autels la nuit,

C'est parce que, sondant ce qui s'évanouit,

Bravant tout ce qui règne, aimant tout ce qui souffre,

J'interroge l'abîme, étant moi-même gouffre ;

C'est parce que je suis parfois, mage inclément,

Sachant que la clarté trompe et que le bruit ment,

Tenté de reprocher aux cieux visionnaires

Leur crachement d'éclairs et leur toux de tonnerres ;

C'est parce que mon cœur, qui cherche son chemin,

N'accepte le divin qu'autant qu'il est humain ;

C'est à cause de tous ces songes formidables

Que je m'en vais, sinistre, aux lieux inabordables,

Au bord des mers, au haut des monts, au fond des bois.

Là, j'entends mieux crier l'âme humaine aux abois ;


vendredi, novembre 03, 2006

Chinook

Mon petit chat est disparu depuis assez longtemps pour comprendre qu'il s'est aventuré vers une de ses autres vie.

C'est triste sans petit chat, sans mon petit chat.

Si vous tombez sur mon Chinook dans sa prochaine vie, faites lui un calin pour moi, un gros, même s'il vous réveillera la nuit pour vous emmerder et même s'il perds ses poils.

C'est fou comme on s'attache a ces petites bêtes tellement pleines de personnalité. Comme tous ceux qui partagent la royauté d'un chat, je dirais que Chinook n'étais pas un chat ordinaire. Il fut une fidèle présence ronronnante dans pleins de maisons, de situations et d'humeurs.

Peut-être était il vieux de tout ce qu'on a vécu ensemble, à grandir plus vite que les années. Mais on a bien vécu et on a jamais manqué de croquettes, hein le chat? Juste d'un peu de litière parfois. Juste d'un peu de temps. Et surtout, surtout, d'espace. Je suis désolées de ces rues et ruelles. Tellement désolée pour cette fin.