lundi, février 27, 2012

Petit mot d'il y a un an....

Il y a neuf mois, dans la lumière de ton premier matin, je fut prise d'un vertige sans nom. Tu étais là, premières secondes d'une histoire d'amour enfin matérielle, et j'ai douté, douté de ma capacité a pouvoir un jour te laisser voler de tes propres ailes, de ne pas faire de tes petits yeux bleus tout mon monde, même si ils en devenait à l'instant le centre.

Tu étais si belle, tu l'es toujours, dans tes sourires et tes colères, encore capable d'être toi sans façade. Neuf mois déjà, un instant ressenti, une impression d'éternité. Pendant que tu apprends le monde, j'apprends à être ta maman, et ce n'est pas toujours facile ni pour l'une, ni pour l'autre, mais c'est invariablement doux, même toute les nuits que tu rythmes à ta manière pour que l'on se retrouve seules ensemble, ton petit corps chaud blotti qui retrouve sa contenance, paisible. J'ai toute la chance du monde et la tendresse filtre dans ta chambre comme la lumière des lampadaires, tamisée, douce.

Je n'écris plus sur des pages, ou si rarement. J'affiche tes petits doigts sur les vitres, de la terre sur le plancher, des rires sur les trottoirs mouillés en hommage à notre bonheur qui manque de mots convenables. Un sourire à deux dents pour une babiole à deux balles ou pour les grimaces de deux fous de toi; on sent l'univers respirer, libre de tous les possibles.

Que restera-t'il de ces jours pleins de soleil dans ta mémoire qui se façonne? Tu es déjà si grande, si fière de te tenir debout, les yeux rieurs, confiante, et je réalise de jour en jour que je ne perds rien quand tu grandis. Tu sera toujours mon petit bébé, même lorsque tu n'en aura plus le souvenir, et les jours ajoute à ce que tu es pour moi. Tu peux grandir, je t'aimerai toujours, tu ne perdra rien non plus.

Petite bulle rieuse, ton innocence m'apprends à être
à chanter le silence, à entendre l'air flotter
et la douceur nos rires mêlés répare
le lien filial saccagé.

Mon âme respire plus fluide
d'être ta maman
quand tes larmes hurlent ce que tu ne voulais pas apprendre
quand tes yeux attrapent les feuilles qui dansent
quand on vit toutes les deux, simplement.