mercredi, juin 28, 2006

Les 4 éléments



Chapitre 1:
Terre

Toute petite, les bois, mon refuge. Comme si rien d'autre n'existait que mes petits pieds sur le sol meuble. Les arbres ont protégé ma part d'enfance. Sous les sapins creux sous leurs branches, des rires, quelques sanglots parfois, mais surtout, tous ces rêves a sculpter d'argile avec de petits doigts créatifs et mal affermis. Sentiers. Sables. Terre. Réalité.
Tout ces fruits encore a cueillir avec la fougue naïve de trois petites pommes.
Partager cet espace, ces petits arpents qui m'étaient infinis: le 4 roues, grand-papa, l'odeur de la terre mouillée.
Malgré le reste, mes racines.
De la terre, apprendre à être.
A vivre.
Simple, ancrée, forte.


Chapitre 2: Eau

Regards sur mes écrits d'adolescente, découverte de ces flots intérieurs, une vie décuplée, insoupçonnée, puissante. Des passions qui coulent, rafraichissantes, sur la terre. L'écume de la rage que l'on ramasse entre les doigts, bulles translucides dans le soleil
De l'eau, apprendre à être.
A vivre.
Fougueuse, heureuse, enjouée.


Chapitre 3: Air

Se promener la tête dans les nuages, les yeux perdus de soleils, se porter vers l'indéfinis par surplus de passion, curieuse de tous les chemins qui mènent au delà de soi. Rêver des ailes que l'on sent dans son dos. Savoir.
De l'air, apprendre à être.
A vivre.
Libre, rêveuse, légère.


Chapitre 4: Feu

Se laisser porter par le monde, l'étincelle de vie, l'énergie qui nous prends dans une combustion spontanée. S'être imbibée d'essence pour mieux brûler sans rien attendre. L'amour de vivre comme celui qu'on reçoit. Les flammes bleues, les tisons qui montent au ciel comme nos rêves, le vent qui rallume les braises de la véritable passion alors qu'on les accuse d'éteindre les feux de pailles. Cette flamme qui danse, qui meurt et ne cesse de naître. Ce que les humain ont tant cherché, vénéré, qui réchauffe et tempère la terre, les eaux et les vents, ce qu'on a pas sans maîtriser le reste.
Du feu, apprendre à être.
A vivre.
Passionnée



Un prologue qu'on ne saurait écrire, plein de promesses. Tout vit dans une poignée de terre et de cendres chaudes, humides, qu'on respire à plein poumon. Être. Complète. Équilibrée.
Être et devenir.

dimanche, juin 18, 2006

Des nuages et de la boue

"Par delà les frontières
Les prairies et la mer
Dans les grandes noirceurs
Sous le feu des chasseurs
Dans les mains de la mort
Il s'envole encore
Plus haut, plus haut
Le coeur est un oiseau"

Je me sens toucher du bout des doigts, fébrilement, les mottons d'ouate. Un ciel chargé pourtant sans présage de pluie. Que du bleu, que du blanc. Que du grand air plein les poumons.

En contraste, le monde qui continue à tourner. J'ai eu ce soir le courage ce soir retourner aux nouvelles.

En banlieue d'Ottawa il y a quelques jours, le groupe Bilderberg tenait une autre réunion dans le silence le plus total de la part des médias, protégés par un groupe de mercenaires de la société Globe Risk. Et qu'on me parle de saine démocratie.
http://lyon.novopress.info/?p=1471
http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=2464

Ça ne vous intéresse pas? J'aurais alors envie de vous engueuler, à peine gentiement.

Prise de conscience. Les politiques affectent des gens. Plus ou moins intensément. Directement, mais avec quelques intermédiaires, permettant à ceux qui bénificient de cette misère de se donner bonne conscience, de garder les yeux fermés.

Gardons les yeux ouverts, en choisissant de regarder en haut parfois, se bornant à ne voir que le meilleur de l'humanité, pour mieux arriver à tendre la main et ne pas détourner le regard devant la réalité cruelle, se battre, changer le monde. J'y croierais toujours. Et vous le dirais toujours avec passion au coin d'une chaleureuse table partagée en espérant qu'a défaut d'agir, vous appuirez.

Sans jugement, en toute conscience des jeux de pouvoir qui se joue, j'aimerais qu'on se souvienne simplement que la petite fille qu'on entends s'appelle Hoda.
http://www.aljazeera.net/mritems/streams/2006/6/10/1_624384_1_43.swf

On a au moins le devoir de savoir, de porter un peu le poids de la honte. Même en oubliant toutes les autres raisons. Comme si Hoda était la seule.

Insupportable, mais réel. Le pire des film d'horreur se jour live.

vendredi, juin 16, 2006

En m'endormant

La vie après minuit.

Dehors, le coeur plein de cette femme, petit animal blessé, qui dort dans notre dortoir, enfin apprivoisée, je me reconnecte ailleurs;

Dehors je marche, la jupe qui danse avec le vent du soir sur les débris de stroboscope qui meurent sur les trottoirs. Et cet air de blues, incongru dans ces rues ou l'on cherche à oublier. Rues colorées de contrastes, marquée par l'arc-en-ciel. Ressentir la musique. Ressentir tout court.

Apaisée par la pseudo-folie ambiante. Le bus. Mes clés prodiges dans la serrure, le corps qui rêve de nuages de plumes. Épuisée et heureuse.



Je voudrais être un renard ou une rose, mais surtout, qu'on me dessine des tonnes de moutons.

lundi, juin 12, 2006

Week end de pêche

Trajet vers St-Charles de Mandeville
Vendredi 9 juin 2006


J’ai envie de tout dire pour que les mots ne s’effacent pas, pour donner de la valeur au moments qui se fanent à peine nés, pour s’agripper à l’existence sur laquelle on ne fait que glisser. Mais j’ignore les mots et les choses.

Dans l’autobus, le même toujours, depuis des années, ce chauffeur témoin de mes départs, de mes retours surtout, ces retours vers moi même, différentes et toujours la même à chaque fois, différente, mais toujours la même enfant en moi. On efface pas son chez soi, la terre de laquelle on est faite.

Me reviennent tous les sentiers parcourus, le petit chemin menant chez grand-maman pleins de feuilles multicolores au ciel et sous mes pieds en automne, les glaçons géants transformés en diamants précieux, les grenouilles sacrifiées à nos expériences. Souvenirs... Légers. doux. Précieux.

Sombres. Douloureux aussi. La fenêtre ouverte sur les poulaillers sales, sourds et aveugles qui ne m’entendent jamais pleurer, peut-être parce que mes joues restent sèches, que j’ai oublié comment faire, submergée par les raz-de-marée de la colère. Oublier mon petit corps pour vivre dans ma tête, pour survivre. Les larmes sont au corps inutiles lorsqu’il hiberne.

Et puis vient un temps pour la paix et l’acceptation. Parce qu’on a pas cru et qu’on a pas cessé de croire. Parce qu’on a le choix.

Je regarde la vie défiler, calme, paisible, au son du moteur qui ronronne, à travers la vitre de l’autobus. Il est si beau le monde…

Aujourd’hui mes larmes me rappellent la vie qui coule, qui coule toujours lorsqu’il est temps de descendre du bus, enfin arrivée mais sans destination, la vie au coin de l’œil humide. Les rivières aussi tortueuses soient elles sont toujours pleine de cette énergie des flots embellis par les obstacles. Et c’est ce qui importe. La vie, simplement.


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Dimanche 11 juin 2006, veille du retour à Montréal

C’était une fois, moi pis mon grand-père, on était allés sul résarvoir d’la Zec des Nymphes pour pêcher comme autrefois. Il ventait à écornifler les bœufs pis y faisa frette en sœur grise, tellement que les damoiselles était restées au shack pour pas dérencher leurs coiffures. On était là depuis un bon moment avec nos canne pis nos vers à pogner rien que du fond, à tchecker les amanchures des autres chaloupes, on commencait à pu pouvoir mettre les vers sur les hamecons tellement c’était frette. Ça fait que la, j’me prends une sanwiche en espérant me réchauffer les doigts dans le pain, pis soudain que ça mord tu pas su ma ligne. Des p’tits coup ben secs ben comme il faut, ça fait que là, j’le pique ben comme faut d’in ouies, pis j’commence à mouliner comme une pardue la sanwiche encore dans yeule. La canne qui plie comme si c’était l’bon dieu qui tira sur l’aut bout, j’te le dis mon gars, la j’savais qu’j’avais quek chose de gros en gériboire. Ça tirait tellement que la chaloupe penchait du bord de ma canne pis que j’avais une misère noire a la tenir. Pis mon rill qui slack. J’viens a bout de ramener, pis j’la vois su le bord d’la chaloupe : une grosse truite d’AU MOINS deux pieds, mon gars, qui s’gigotte au bout d’mon fil. Pis c’est la qu’le fil à peté, sœur grise de gériboire de st-sacrement.

Aussi bien raconter des histoires de pêche…

Malgré les petits fruits et les fleurs avec les fillettes, malgré leurs petites confessions et réflexions mignonnes, malgré la pêche à la ligne au bout du quai avec ces grands garçons que j’ai jadis bercé, malgré la complicité avec grand papa, malgré la joie de revoir la cousine, malgré le son des chutes, malgré cette fierté de voir mon petit frère dans son premier chez soi, malgré le soleil qui joue dans les cheveux des 12 flo avec qui j’ai joué toute la fin de semaine, malgré les truites, malgré tout ce qui fait habituellement mon bonheur, je reviens à Montréal le cœur un peu gros.

Pour ce qui devrait être de petits rien aussi. Tellement. De petits airs, moins de regards, surtout cette longue conversation qui termine tout juste avec frérot…

Pour une atteinte à un courage que j’ai fragile. Non, je ne suis pas aveugle.

Il y a pire que la tête qui explose et les IRM. Il y a ce qui se voit sans qu’on comprenne. J’ai jamais cru nécessaire d’expliquer même si je le fais parfois. Et quand je me résigne à expliquer, cette pitié, ça me dégoûte. C’est soudain autant pour moi que pour tout le monde, ce n’est pas facile, je travaille fort à me voir la-dedans. Mais on va finir par me convaincre que c’est la fin du monde.

Mais non, je refuse ça. C’est peut-être ce qui me prendra le plus de force.

Moi je suis heureuse d’être là et de vivre. Et à l’entendre, ce petit frère que j’adore, je devrais me cacher jusqu'à ce que ça ne paraisse plus. Arrêter de vivre pendant un temps alors que cette perspective m’a terrorisée. Je refuse avec colère et obstination. Rien ne m’empêchera de vivre pleinement. Surtout, mais surtout pas ça. Ce serait débile.

Je refuse de payer deux fois pour ce qui m’a déjà fait assez de mal. J’ai été malade et je m’en remet, est ce que quelqu'un peut le comprendre? Peut-être pas. Mais je n’aurais pas honte et je continuerai de m’en remettre avec sérénité, jusqu'à ce que je me retrouve et que ceux que j’aime n’aient plus cet air que j’aurais envie de leur faire ravaler.

J’ai toujours été la plus en forme de vous tous. N’ayez crainte, ce n’est qu’une question de temps… Et allez au diable! Défoulée. Plus envie d’en parler. Pas d’énergies à gaspiller la dessus.


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Trajet Joliette-Montréal
Lundi 12 juin 2006

Ce que je les adore ces petits. Ils m’ont laissé de jolis mots pour mon retour, avec quelques dessins dignes de picasso pour les plus petites, glissés dans mon sac comme un rayon de soleil auquel on ne s’attendais pas. Être la doyenne des petits enfants est une position enviable. Janie-Pier, Émy-Jade, Marie-Soleil, Sam, Chloé, Mumu, Dany, Raph, Val, Olivier, Mély, Mélodie. J’ai le beau rôle.


J’ai surpris Sam et Mumu hier dans une grande discussion, à savoir, Anick est elle un enfant ou une grande personne. Mélodie à tranché la question. Elle, elle est petite parce qu’elle vient de « naisser ». Moi je suis une grande personne petite, mais je suis pas une adulte parce que je n’ai pas de bébés, que je vais à l’école et que je joue à voler avec elle. Elle m’a aussi dit que j’allais guérir parce quand on est « naissé » depuis pas longtemps, on meurt pas, il faut donner un bisou sur le genou pis ça guérit.

Une opinion d’experte sur une petite éraflure, grande conversation en ceuillant des petites fraises et des fleurs pour grand maman avec Janie et Mimi. Toutes à l’age ou on montre ses 2 ou 3 doigts comme un exploit qu’on à réalisé, le résumé d’un récit de voyage ou on a tout à apprendre. Le soleil a toujours de plus beaux reflets dans les cheveux des enfants. D’immenses sourrires, si sincères, des yeux timides qui brillent encore plus quand on les a apprivoisé. La complicité la plus pure.

Je me sens près d’eux, une communion d’émerveillement. Déjà hâte de les retrouver.

Retour à la course Montréalaise, meeting à la mission. Réalité. Et j’ai oublié mon fil pour recharger chez grand maman… Fin forcée

vendredi, juin 09, 2006

Gone fishing

Une petite pancarte de bois accrochée fébrilement avec un vieux clou:

Gone fishing...

lundi, juin 05, 2006

Voler

J’ai toujours rêvé de voler, mais tomber du ciel est une idée délirante, chouette. Plus d’une minute de chute libre avant d’ouvrir le parachute. Le 22 juillet, je vais me dire qu’il vaudrait mieux que je me taise parfois, regretter pendant 10 seconde avant d'être prête à y retourner. Tomber du ciel pour rire de toutes les fois ou c'est lui qui est tombé sur nos tête.

Carpe diem. Des secondes qui comptent, vivre. Même si parfois, souvent même, la peur me fait trembler. On en meurt pas d'avoir peur, pas souvent, jamais totallement. On meurt de fuir. De ne respirer que par le nez. On ne peux tester ses ailes qu'en se laissant aller dans le vide parfois.

Une envie soudaine de relire Courrier Sud. Parce que vivre, sans doute, c'est autre chose. Tellement.

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Vivaldi, Yan Tiersen et Jack Johnson ont mis de la magie dans le dortoir de la Mission ce soir. Je les emmène respirer l'air des nuages, là ou elles ont toutes le droit d'être heureuses à leur façon. Qu'elles volent un peu au dessus du nid de coucou.