vendredi, mai 10, 2019

Les monstres rodent dans leurs habits d'hommes
les cafards ayant pris possession de leur chairs secrètes
et ils me regardent, me convoitent comme un pays à dévaster
leurs regards mielleux dépouillent, percent, mangent, tuent
mais je suis une cité forgée imprenable, ils coulent
sur les murs de ma peau, me blessent sans m'atteindre au centre
et je me replombe les trippes avec des mines rageuses
de crayon qui explosent.

samedi, mai 04, 2019

Vomir tout ce qui blesse, les étoiles brûlantes de mon ventre
la gorge en cloques, incendier les restes au karcher sur le béton
pour regarder debout les flammes de ma douleur, l'essence, 
et frissonner du feu dans lequel j'avance intacte, guerrière

puis poser le genou, les armes, la tête sur une épaule
baisser mon regard conscrit qui coule, enfumé,
fondre, abdiquer, changer de nature.

me consumer jusqu'à la fin de l'oxygène, jusqu'à plus rien
me laisser être un petit tas de cendre de chiens 
qui réapprendra à voler plus haut que les flammes
poussières portée par le Zéphyr, sauvages.


vendredi, mai 03, 2019

J'écoute tes mots, les genoux repliés entre mes bras,
comme lorsqu'on était des petits humains doux, 
assise sur ton lit simple d'asile vide, 
où tes contentions t'attendent comme seules caresses.

Ici rien pour te prendre ni te pendre,
juste de quoi hurler et pourtant
je t'implore de crier sans bruit, de t'emmurer vivant 
pour qu'ils t'ouvre au moins les verrous, les portes.

Tu ne peux pas vider l'espace de tes cris,
taire ton passé décomposé, ton futur pas simples
te retrouver seul dans ta chambre vide sécurisée
avec tes démons, et rien pour te serrer. 

Je me sauve par la porte des sains d'esprits 
mes pas au rythme de mon cœur qui pompe la haine.
et je t'abandonne sur fond de tes cris, 
à un sourire forcé de me décomposer.








jeudi, mai 02, 2019

Mon corps gèle, mes nerfs brûlent.
Mes mains seules et jointes feignent pieuses
le sens de mes yeux fermés.

Je vous prie de me déliver
du mal, du bruit des pas dans ma tête
métronome jusqu'au bout du long couloir.

Je veux l'odeur de vos cloîtres
la chasteté de vos silence
et vos poussières qui se balancent paisibles dans la lumière

pour lancer sur vos murs blancs une larme
de rasoir rouge mouillée.