mercredi, mai 31, 2006

Je pédale forever

J'ai battu mon records. Moins de 10 minutes pour aller du travail à la maison. Parcours suicidaire ou les nids de poules géants de la rue Ste-Cath ressemblent à une épreuve de fort Boyard.

Ce qu'on s'amuse, et personne ne le sait.

* * * * * * * * * * *

Une continuité, une seule, tout change sauf la passion de se transporter sur deux roues. Dans la vie, dans ma tête, être une cycliste. Je suis la même et presque une autre, ces vents qui nous rendent plus fortes, ces fouilles qui nous apprennent à nous relever, et tous ces paysages, splendides, désolés, qui défilent sous les yeux, infinis. Métaphorique, je pédale.

Une crise de rage de vivre solitaire, un flot d'adrénaline et de l'air plein les poumons. Narguer la fatalité et les automobilistes en file. Foncer dans la vie comme dans les vents de front, les yeux grands ouverts. Je pédale.

Au rythme de ma respiration saccadée, cette montée qui n'en finit plus et mon sac qui me colle au dos, pour le plaisir, celui d'exister, de vivre. D'apprécier les pentes descendantes avec le souvenir, l'apprentissage des montées, ennivrée d'endorphines. Je pédale.

Corps-à-corps avec mon vélo, un soulier clippé, l'autre libre et vif, pour avancer plus vite, pour parer aux imprévus, mieux stopper, contourner ces connard qui subitement ouvrent leur portière en me laissent le choix de me faire emboutir ou de foncer dans l'obstacle, je deviens habile, légère, rusée, je vous nargue de plaisir et je pédale.

Un jour, on s'élance sans savoir que plus personne ne nous tiens derrière. Une instant de terreur lorsqu'on s'en appercoit, puis cette fierté dans notre fragile assurance, les petites botines acharnées, la démarche qui zigzaguee. Comme le bonheur. Certains tombent et abandonnent, certains veulent se faire porter, bien des gens optent pour une énergie autre que la leur; moi j'explore et je pédale.

Ne reste plus que les odeurs des quartiers, les couleurs des rues, le son des amis, des confidences, ces expériences derrière soi, l'avenir qu'on apperçoit comme une promesse d'infini, et surtout le présent. Vivre. Respirer. Découvrir. Je pédale.

samedi, mai 27, 2006

Évangéline

Je suis une preuve vivante de l'existence des lois de Murphy. Encore aujourd'hui et comme d'habitude, je me suis ramassée à l'épicerie dans la seule rangée n'avançait pas du tout.

(Pauvre petite dame, fort stressée avec ces brutes qui ne comprennent pas qu'au départ, on devrait se demander dans quelle société on vit pour qu'on fasse travailler nos ainés au salaire minimum avec des tochnologies qui parfois, les dépassent)

Peu importe, je me suis mise à preter attention à ce qui jouait à cette infame radio commerciale qui semble toujours jouer les 10 mêmes artistes en boucle et exister pour pousser star académie.

Et la, c'est peut-être ma joie d'avoir un apres-midi à moi, la fièvre, le soleil qui ne me fait pas, le SPM, le printemps ou que sais-je, mais plantée là avec mes oeufs, mon lait et mon melon d'eau, au milieu de ces gens qui assassinaient la caissière des yeux, j'étais presque émue au larmes.


Évangéline
(Michel Conte)

Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c'était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche
L'automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son des violons
Les filles et surtout les garçons
T'auraient dit que tu étais belle

Évangéline, Évangéline

Mais les Anglais sont arrivés
Dans l'église ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage
Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n'avais plus rien à dire

Évangéline, Évangéline

Alors pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l'Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique
Même si ton cœur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l'absence
Il guidait toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait
Dans le grand jardin du silence

Évangéline, Évangéline

Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu'au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime
Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que les épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage

Évangéline, Évangéline

Près de toi était étendu
Sur un grabat un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse
Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci

Évangéline, Évangéline

Il existe encore aujourd'hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l'océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu'à la plaine
Ton nom c'est plus que l'Acadie
Plus que l'espoir d'une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom c'est le nom de tous ceux
Qui malgré qu'ils soient malheureux
Croient en l'amour et qui espèrent

Évangéline, Évangéline
Évangéline, Évangéline



Cet accent de l'acadie, sous toutes ses formes, me touche. Si je peux avoir quelques jour cet été...

Le hasard, les rendez-vous

"Il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous" (Paul Éluard)


L'examen est fini depuis quelques dizaines de minutes, on a même échangé ce traditionnel café ou l'on se souhaite un bon été et à l'année prochaine. Parmis eux, quelques visages que j'ai appris a connaître plus, des gens que je reverrais sans aucun doute cet été. Ils ne seront plus dans mes cours à la prochaine session, à cause de mon accident de travail. Fini les nuits d'étude de dernière minute comme celle d'hier avec Pascal. Ce sentiment des époques qui se terminent... On dit que les premières fois nous façonnent, moi je dis plutot que ce sont les dernières fois qui nous marquent. Ah, la nostalgie...

Je me dirige vers la salle de bain des filles, me regarde dans le miroir, le coeur un peu lourd, lorsque je croise un reflet connu dans la glace. Mais qu'es ce qu'elle fait ici elle? Valou! Supposée être à l'université ou dans un quelconque coin de l'Afrique en train de chercher de nouvelles molécules, pas dans une salle de bain montréalaise! Apres quelques sonores effusions de joie programmées quelque part loin dans le code génétique des filles, j'apprends qu'elle est maintenant en soins infirmiers, et qu'elle sera dans mon groupe l'an prochain. Le monde est petit? Non! Le monde est grand, mais on s'y retrouve. C'est fou!


mercredi, mai 24, 2006

Elles, encore elles

Mélisa

Parfois, le jour tombe
comme un soldat touché, a genoux
et tu ne reconnais plus ton ombre
ta chaix déchirée par leurs cailloux

Mélisa, je voulais te dire...
Parfois les mots blesses de leur insuffisance...

Toujours déchirée
l'enfance que tu oublie
les aiguilles, les hommes pour les payer
ton regard éteint qui fuit

Non, je n'ai rien à dire, cette violence, cette rage, cette petite fille que tu es toujours, on devrait la serrer fort, lui ressuciter ses chats.

On n'efface pas le passé. Ais-je le droit de vouloir que tu bâtisse l'avenir?


China

Elle semble bien solitaire, petite chouette, et ce rire sonore qu'elle adresse aux anges dérange. Elle est ailleurs.

Sans avertir.
Premier contact alors que je plie des serviettes.
Interruption.

-You're a good person. I think I'd like to know you, can I? My name is China. Nobody knows.

Un choc pour la petite intervenante que je suis... Plus qu'une présentation, ce désir de contact. Et elle me parle d'elle.

-I'll come back and I'll speak to you. I will.

Un joli nom qu'elle s'est choisi puisque personne ne l'a jamais appelé comme ça.




On me paye pour m'enfoncer dans plusieurs autres monde. Depuis 4 ans, depuis 3 semaines à temps plein. A s'en sentir perdue. Ce n'est pas triste, pas toujours. Un rire à la Mission prends toute sa valeur, les heures passent au rythmes des émotions démesurées.

Quand elles se couchent, je me dit que nulle part ailleurs on ne ressent autant le rythme pulsé de la vie. Parce que dans la douleur, il y a la guérison et dans le manque, l'espoir et le dépassement. L'humanité qui souffre et qui lutte, c'est l'humanité qui apprends et grandis. Et j'ai la chance d'être témoin de cela. Fascinant, déchirant... Moi qui croyais payer mes études avec elles, je me paie aussi d'expériences riches, j'apprends tellement.

Et c'est injuste, je recois beaucoup plus que ce que je suis en mesure de donner...

Je voudrais seulement, pendant ces années, leur dire que je crois en elles, à leurs ailes, et qu'elles y croient aussi. Reconnaitre leurs souffrance, c'est leur donner la possibilité d'en faire quelque chose de constructif.

Rétablir la justice








mardi, mai 23, 2006

Partir

Je n'ai que quelques minutes, mais voila quelques mots qui font du bien.

Faut prendre le temps de bien les ressentir:

Pérou 2006
Tanzanie 2007

Rien a ajouter, je continue ma journée, guide de voyage a la main.

dimanche, mai 21, 2006

La pluie

Il pleut. Ce qu'il pleut... Depuis des jours entiers, l'arbre solitaire de mon balcon danse avec le vent, , furieusement, les feuilles au ciel, comme une danse, une transe, une guerre à finir pendant que je rêve le nez dans les carreaux, le coeur sur le carreau.

Dans ma fenêtre, un perle d'eau, une seule, résiste. Elle se tuera dans une course ou elle laissera un peu d'elle même dans son sillon brillant. Comme les autres.

Comme nos larmes.

Comme nous.

samedi, mai 20, 2006

Je chante (moi aussi)

L'opaline naissante d'une nuit déjà morte offerte au passé
les nuits balaieront les erreurs entassées dans le bas de nos ventres
à partir de maintenant
je chante

Le brûlant s'est levé et frappe à la porte de nos vies en chantier
les zéboueurs zéboueront nos collectes classées des trésors qu'on ignore
à partir de maintenant
je chante

A midi c'est l'sandwich aux terrasses des cafés sur les champs-épuisés
et plus tard c'est déjà une histoire encombrée dans les plis de nos rêves
à partir de maintenant
je chante

A six heures le coiffeur taillera la colline c'est du vent de gagné
on boira sans scrupule pendu au crépuscule on attend les fantômes
à partir de maintenant
je chante

Les lumières de la ville caressent les phobies de nos ombres esseulées
le métropolitain oubliera c'est certain les cloportes
à partir de maintenant
je chante

Dans une heure maintenant on quittera le parking des frontières tracées
dans le vent qui nous saoule où l'on aperçoit les vagues qui nous roulent
puis on s'endormira comme les autres
à partir de maintenant
je chante

(Les têtes raides-2000)

jeudi, mai 18, 2006

Pour maintenant

Se concentrer, ne faire qu'une chose à la fois, caresser la beauté du silence, profiter de la lenteur...

Entendre le parfum des couleurs


Just a very fool hope...



mercredi, mai 17, 2006

Pseudo légèreté

Journée de pluie. Le ciel est lourd depuis 3 jours, tellement lourd qu'on aurait envie d'aller danser dans les rues pour faire revenir un peu de soleil, prendre les gens par la main et les trainer dehors.

Chacun reste dans sa cabane par peur de se mouiller. Aujourd'hui, hier, demain... On se refuse de vivre par peur. Mais vivez, vivez! Osez essayer, désirez, foncez, aimez!

Tout ce que j'aimerais dire aujourd'hui, c'est que la simplicité et la légèreté prennent leur vrai valeur lorsqu'on ose aller en profondeur.

Un vrai défi, une vraie exaltation, un équilibre dynamique qui évolue.

Le vide est léger, il est n'importe ou, banal. Ce qui fait le monde exaltant, c'est que de lourds avions puisse voler comme des être humains qui se donnent le droit de vivre vraiment, d'être et de rêver.

Elle est la la vraie simplicité, la vraie légèreté, pas dans un ballon vide qui reste au sol et qui roule toujours dans le même carré de terre. Oh oui, si léger, si simple... Mais a quoi bon, il ne va nulle part.

vendredi, mai 12, 2006

souvenir de mes 20 ans

Abeilles

T’écouter, un essaim de mots bourdonnants projetés dans les airs, épars, perdus, quittant la ruche dans un mouvement panique. Moi, debout au milieu de toutes tes petites entités, étourdie, tentant de comprendre un être et un monde qui tournent en sens inverse, en différé, aux limites de l’insondable.

Conprendre enfin l’irrationnelle folie sucrée de la vie. Ne plus m’étourdir, me joindre aux voix des vents qui jouent dans les feuillages. Admirer simplement ces flocons noirs et jaunes qui tournoient dans la lumière limpide du soleil. Me laisser porter par ces bourdonnements, me découvrir des ailes.

Bonheur silencieux d’apprendre le monde, ennivrée d’air pur, de pluies et de soleil. Tes reflets ailés dans mes prunelles comme des étoiles colorées, quelques étoiles dans mon ciel infini.

Au matin encore humide

Au matin encore humide,
Se sentir comme un rivière désséchée
Dans le lit de nos tumultes
Tu viens et tu va comme le vent
Inconscient des flots sur mes joues
De mes perles fraîches qui vont mourrir à la terre
Perdues pour toujours, souflées par toi.

Tu me visite comme toutes ces autres
Piétinant mes berges sans t’y arrêter
Sans regarder le ciel dans mes eaux claires
Ayant trop peur de t’y abandonner
De te noyer dans l’infinitude,
Tu ferme les yeux sur les voyages qui pourraient être.
Préférant le calme de tes paupières closes.

Souffle pour agiter mes vagues
Plutot que de me tuer par le bruit de tes ailleurs
Nous sommes tous deux liberté et espace
Impossible de nous retenir entre les doigts
Jamais je ne voudrais te contenir
Te tuer d’une immobilité creuse
Ose me regarder et te voir dans mes vagues.

jeudi, mai 11, 2006

Travailler avec elles

J'ai une mosaïque de visages, de sourires et de larmes dans la tête. Ils ne m'appartiennent pas, il m'habitent. Des visages, des images, elles ont toutes un nom. Tous différentes, toutes unies par leur vulnérabilité extrême. À chacune son histoire; maladie mentale, drogues, viol, rejet, abondon, folie, racisme, prostitution, VIH, retard intellectuel, violence... Ces mots, je les connait d'elles.

Il y a plus qu'aider, qu'écouter, il y a pire. Donner une couverture à une femme pour qu'elle couche dehors, et lui souhaiter bonne chance, par exemple. Et il y a toujours pire. Refuser, parce qu'on ne peut pas, alors qu'on voudrait tant. Regarder plonger, regarder mourir alors que le monde entier s'en moque.

C'est dur, tous les soirs, et en sortant, le monde semble si irréel. La terre continue de tourner alors que des gens souffrent. Sa rotation est la seule chose qui ait un sens.


Des bouts de papiers trouvés au travail ce soir. J'ai envie de leur donner la parole:

Yes, what I'm writing about is my older sister know by King Edwards family who was excommunicated from the church in England. Because they discovered he is actually the devil. My older siser was murdered by the family that murdered also the Kennedy's... - C. M.

Il est facultatif d'etre ou de ne pas être parfois il faut que l'on recommence a zéro et cela nous décourage à certain point que nous ne saurions plus ou en sommes nous dans notre enfer. C'est à ce moment ou période de notre vie que l'on se remet en question. - B. L.



C. qui croit avoir vu le diable couper sa soeur en morceau alors qu'elle observait, impuissante, au paradis.

M. petite fleur fanée à l'héroïne

M. qui vend son corps pour presque rien, puisqu'elle le déteste de toute façon

...


Je voudrais que ça n'existe pas.


Et pourtant, il y a plus de vie et de sincérité que partout ailleurs. C'est beau, fragile, c'est la vie qui renait, doucement, dans tout les coins.

Ce soir, C. a fait un vitrail... Il n'y a rien à ajouter.

mardi, mai 09, 2006

Le bonheur et la fatigue

"On croit faire un voyage, mais c'est le voyage qui nous fait, ou nous défait"

Ma vie...

Dance like nobody's watching; love like you've never been hurt. Sing like nobody's listening; live like it's heaven on earth. (Twain)

Tout le monde regarde, écoute, et ces blessures... non ce n'est pas le paradis sur terre. Mais peu importe, on rétablis la justice en connaissant encore plus la valeur de la vie, en la savourant dans tout ce qu'elle a de beau, en étant encore plus heureux que tout le monde.

Je suis ailleurs, encore. Avancer, c'est parfois laisser des choses derrières, c'est souvant changer de route, explorer. J'aimerais trouver le mythique chemin qui ne finisse pas en cul de sac et grimper cette montagne que je vois au loin, celle que je fixe depuis toujours, mettre un pas sur un autre pour pouvoir un jour, du sommet, enfin me reposer, regarder derrière, voir ce que j'ai créé, les nouveaux sentiers, les miens. On finit par comprendre que s'il y a un sentier devant, c'est que c'est forcément le chemin de quelqun d'autre, qu'on peut y faire quelques pas mais que le notre nous est uniques et qu'on doit le débrousailler, seule, que c'est ça l'aventure, la beauté de la chose, tout un monde de découverte.

Je ne peux que me sentir toute petite et fragile devant cette vie. Parfois, je suis fatigué de ces bêtes qui m'attendent dans chaques recoins, ces épreuves à surmonter. Fatiguée.

De devoir porter d'autres gens dans mon baluchon pour les aider a voir, d
e voir tous ces blessés de la vie que je me refuse à laisser derrière, d'accepter que certains aient décidé de se laisser mourrir au bord de la route; la fatigue d'être une intervenante.

De les voirs, ceux de qui j'ai le sang, se perdre, se blesser, m'ignorer, de devoir m'en soucier malgré ce lien si faible, pourtant désiré; la fatigue d'être leur fille.

De le savoir libre, cet agresseur, de s'entêter à ne pas lui en vouloir, de voir malgré soi sa détresse. De savoir son nom. une colère nouvelle; la fatigue d'être une victime parmis tant d'autres.

De savoir la vie injuste, tous ces trucs qui tombent sans s'etre aucunement annoncé, surprise, la maladie, la mauvaise naissance, la mort.

D'être au milieu de tous ces gens qui sont faux, fermés aux autres.

De ces gens qui se refusent à réfléchir. Qui se bornent aux plaisirs vides de sens. Qui m'utilisent. Qui croient êtres légers, mais qui sont vains.

Et pire encore, ces injustice, ces atrocités qu'on se fait entre humains, comme si c'était obligé. On devrait s'arrêter et en pleurer. On peut voir le monde sur google mais on se tue encore partout pour des stupidités, des gens meurent de n'etre pas nés au bon endroit, des enfants se prostituent, d'autres en profitent, etc...

Je ne saurais rendre cela par des mots. Aller vomir rendrait davantage mon sentiment.

...

et encore ...


Fatiguée, surement, mais j'y crois toujours en cette humanité. A ces petis geste qui rendent le monde beau. A la magie d'etre là, de vivre, d'avoir le pouvoir d'avoir les yeux qui brillent malgré tout.

J'aurais envie qu'il me pousse des ailes, de me laisser porter par un vent chaud et léger. De créer la dessus. De partager, de donner et de rire librement. De me laisser protéger parfois. L'amour peut-être.

Je sais que je peux voler, et je ne suis pas la seule.


Longue nuit

Longue nuit

Je suis une plage sous les étoiles
du sable froid, mais libre
a quelques grains tassé sous tes pieds inquisiteurs
mais qui t’as permis de faire fuir la mer
ce sont mes larmes qui laissent la rosée du matin

insuffisantes pour venir effacer tes pas.



Oh oui, pour la première fois, je te déteste,
pour mieux fermer les yeux
on a pas le droit, mais toi tu les as tout pris.