jeudi, mars 15, 2007

Faute d'aimer

La nuit parfois, je pense à vous,
à milles lieux l'un de l'autre et loin de nous.

Faute d'aimer.

Vous n'êtes que de grands enfants qui se perdent et se sauvent en boucle.


Je vous oublie tout les jours pourtant, en vous remerciant de votre leg, ce vide que je prends comme espace de liberté.

Pas vraiment de parents, mais tellement d'autres choses.

Tellement de choses à rêver que je crois pouvoir arriver, cette fois, à fermer les yeux jusqu'a demain.



mercredi, mars 14, 2007

Ici





"C'est la contemplation silencieuse des atlas, à plat-ventre sur le tapis, entre dix et treize ans, qui donne ainsi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croise, aux idées qui vous y attendent... Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour où, pas trop sûr de soi, on s'en va pour de bon. Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait."

"A l'est d'Erzerum, la piste est très solitaire. De grandes distances séparent les villages. Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu'on arrête la voiture et passe la fin de la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l'eau bouillir sur le primus à l'abri d'une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s'en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l'aube se lève, s'étend, les cailles et les perdrix s'en mêlent... et on s'empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s'étire, on fait quelques pas, pesant moins d'un kilo, et le mot "bonheur" paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive."
Nicolas Bouvier





Comment expliquer que c'est ici que je me sens dans l'esprit du voyage?

Difficile d'expliquer ce doute face à ce départ que j'ai pourtant si longtemps cherché, cette graine d'incertitude. Mais pourquoi s'en aller quand on a envie de rester encore un peu, lorsqu'on se découvre de nouvelles envies, de nouvelles aventure, des chemins neufs qui commence à 2 pas de soi?

Voyager, c'est ces autres yeux qu'on prends pour voir le monde plus que les lieux qui nous entourent. Je les ai ces yeux, ici, maintenant, et j'ai envie de lire encore ce pays aux milles visages; dans ses sourrires et ses airs las, tellement de choses à découvrir.

J'ai toujours cette immense carte du monde au dessus de mon lit, presque la même que celle qui était dans le bureau de grand-papa, et elle me fait encore autant rêver. Je ne suis pas de mon village; les gens de St-Félix ne rêvent pas du monde parce que le monde se limite pour eux à ce qui est visible en tournant la tête. La petite fille que j'étais adorait passer des heures dans les vieux atlas qui faisaient parure dans la bibliothèque ou écouter des documentaires sur des pays étranges et fascinant. J'aurais voulu danser avec les papous et je me voyais vivre dans les cités d'or. J'adorais partir même si c'était pour camper dans les bois entre les 2 rangs Ramsay. J'étais intenable.

Aujourd'hui pourtant, j'ai choisi de ne pas partir. J'ai envie de faire ce voyage qui m'appelle en moi même avant de pouvoir me connecter sur le reste, pour mieux profiter du reste quand viendra le temps.

J'ai envie de respirer l'air du monde avec une autre main dans la mienne. Que deux regards se croisent en regardant ensemble dans la même direction.

Lorsque tout est possible, choisir de rester est un voyage comme un autre.

On partira... plus tard...

En attendant, je reste.

« La grande aventure, c'est de voir surgir quelque chose d'inconnu, chaque jour, dans le même visage. C'est plus grand que tous les voyages autour du monde. »
Alberto Giacometti

mercredi, mars 07, 2007

Coeur de pomme






J'ai un coeur de pomme.

Lui, c'est un drôle d'oiseau.

Et je l'aime très fort, tout bêtement.

C'est sucré et aérien, un peu de nous deux, presque enfantin, dans l'espace ou toujours peut être léger comme si le monde ne saurait être gris.

Aussi vrai que le père noël existe lorqu'on a 4 ans, j'y crois fermement.

En souhaitant ne jamais vieillir,
de ne pas perdre le goût de tout ça
et de ne jamais oublier.