lundi, août 24, 2020

Dans la douceur de nos nuits éveillées, léchée par la lumière tremblante du feu, bordée par celle, blanche, de la lune, je joue avec tes mains, avec nos ombres plutôt que de dormir comme une grande personne, en essayant de me souvenir d'où je connais depuis toujours, étranger. 

J'ai ton souvenir sur le bout de la langue, j'en cherche l'essence dans ton odeur et dans les chemins mystérieux que tracent tes doigts, pendant que tes lèvres chuchotent a ma peau qu'elles la connaissent, sans dire d'où.


 



mardi, août 04, 2020

Je veux apprivoiser les vides, ceux de mes pieds qui pendent des falaises cul de sac, de mes bras qui serrent des absents qui ferment les yeux de plaisir, de mes entrailles de guerre dévastées où il n'y a même plus d'échos... voler, trouver la substance du rien, mesurer l'amplitude du silence. Je veux me poser hautaine sur l'absence, en faire un royaume où perdre la matière de mes ambitions, me déshabiller de ma peau, régner sur l'absolue solitude, détachée, jusqu'à la blancheur du néant, jusqu'à devenir particule élémentaire, un fragment d'invisible.

Et peut-être après quelques éternitées étendues, je choisirai de me vaporiser, de m'étendre sur le corps des poussières qui transportent la lumière, de dormir avec elles, paisible, sur un courant d'air jusqu'à la soif de petites choses douces, un début de quelque chose qui compte et qui ne blesse pas, du chaud, du soleil, jusqu'à me reconstituer en goutte de moi.

Et un jour, je me poserai sur le monde, en déluge.