mardi, mai 31, 2005

Se souvenir des belles choses

L'écharpe

Paroles et Musique: Maurice Fanon   1963
autres interprètes: Pia Colombo, Cora Vaucaire, Félix Leclerc, Robert ("Princesse de rien" 1997)
------------------------------------------------------------------------

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce souvenir de soie
Qui se souvient de nous
Ce n'est pas qu'il fasse froid
Le fond de l'air est doux
C'est qu'encore une fois
J'ai voulu comme un fou
Me souvenir de toi
De tes doigts sur mon cou
Me souvenir de nous
Quand on se disait vous

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce sourire de soie
Qui sourit comme nous
Sourions autrefois
Quand on se disait vous
En regardant le soir
Tomber sur nos genoux
C'est encore une fois
J'ai voulu revoir
Comment tombe le soir
Quand on s'aime à genoux

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce soupir de soie
Qui soupire après nous
C'n'est pas pour que tu voies
Comme je m'ennuie sans toi
C'est qu'il y a toujours
L'empreinte sur mon cou
L'empreinte de tes doigts
De tes doigts qui se nouent
L'empreinte de ce jour
Où les doigts se dénouent

{Final:}
Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Cette écharpe de soie
Que tu portais chez nous
Ce n'est pas qu'il fasse froid
Le fond de l'air est doux
Ce n'est pas qu'il fasse froid
Le fond de l'air est doux.

D'un vendredi matin de mai

Dans la lumière filtrée de l'aube
de notre unique matin
il brille sur tes lèvres
le rouge liquide des cerises trop mures
comme du sang
le mien

Ton coeur est absent
Tes paupières gardent la mer de tes iris
pour toi seul, cachée
Je ne peux que te regarder les yeux clos.

Ce n'est pas commencé et c'est déja terminé.

*************

J'aurais tant aimé

Que nos matins tendres durent au dela des printemps doux
Que dans l'humus de nos corps s'enracine notre espoir fou
Que le nectar des mots de miel coule dans nos gorges couleur d'été
Et qu'a l'automne des feuilles qui tombent nous amassions printemps, étés
Pour qu'a l'approche des murs de glace, nos coeur rayonnent l'un de l'autre
Que dans l'hiver des branches cassantes et aux gerçures des froids passés
Nos lèvres conjuguent la tendresse à la douceur des temps d'aimer.

*****************

( J'suis juste une kétaine;-) )

lundi, mai 30, 2005

les p'tits bouts de papier

J'ai passé la journée à grifonner et a faire l'asociale... La campagne me manque. Pas envie de faire tourner cette Grande Roue. Sur les bouts de papiers brun récupérés de ma première journée de travail:

*******

Petite perle cristalline
Née du brouillard de mes iris
Toi aussi tu ne cherche qu'à te perdre
Dans la douceur d'un cou
Petite larme, libère toi!

********

Le présent est inssaisissable: merde!

*********

Un espoir, comme mon souffle douloureux
habite le vide qui se propage en moi
et plus je meurs, plus je renaît
enrichie par le terreau de ce qui n'existe plus
de millier de vie

********

Quand tu te tais, j'ai l'illusion que tu me comprends.

********

Aujourd'hui, tout est doux, tout est triste.

mercredi, mai 25, 2005

Perdue

Je me sens particulièrement envahie par mes questions existentielles. Je n'ai jamais eu de certitudes mais mes idées déboulent et changent tous les jours, milles fois par jour. Je sais plus ou j'en suis. Et l'idée de ne pas avoir le temps d'emmener ma vie là ou je la veux ne me sort pas de la tête malgré mes efforts.

J'aurais parfois voulu reçevoir le cadeau de la simplicité mentale. Jen ai marre d'enculer les mouches, même si j'ai un talent fou pour ça. On dois pas necessairement faire ce pour quoi on est bon, mais ce qui nous rends heureux. Avec une mentalité comme la mienne, le capitalisme est foutu.

François me faisait remarquer hier que je suis la seule personne qu'il connaisse avec un Q.I aussi élevé et un age mental aussi bas. J'ai été flattée pour l'age mental; c'est parfois dur de se battre pour garder le regard et l'innocence d'un enfant de 4 ans. J'aimerais tellement qu'il ait raison, mais malgré toutes les apparences, j'suis parfois bien trop vielle entre mes deux oreilles. La souffrance dans le monde, je ne la voit que trop, elle me touche, m'interpelle, et l'écho de mes propres blessures m'empêche d'avancer avec l'assurance des touts petits. Je sais désormais que l'on peut tomber, de très haut, que l'on est seul, que la loi de Murphy mène trop souvent le monde.

Mais aussi qu'il y a toujours de l'espoir, que les choses qui comptent vraiment sont a portée de main, que la vie est tellement belle, tellement riche. J'ai encore tellement à découvrir.

J'arrive même pas à être fataliste ni même déprimée. Je suis une reveuse réaliste, une aventuriere pantouflarde, une extravertie timide, une contradiction incarnée qui se demande bien se qu'elle va voir derrière elle au moment de rendre son dernier souffle. Mes aspirations s'entrechoquent. Et en ce moment, je me demande si j'ai envie de rire ou de pleurer.

Et je me sens... tellement différente. De tout le monde. J'ai l'impression de comprendre les gens plus qu'ils ne me comprenne, peut-etre une habiletée développée à la Mission, peut-être une simple illusion de jeune femme. Sais pas.

Je met la switch à off pour ce soir.

mardi, mai 24, 2005

Lui

Just a fool hope

Rien savoir

Je me lève, mal au coeur dans tout les sens du terme. Une douleur pulsée dans ma tête comme le tic tac d'une bombe.

(Le médecin croit que ma tumeur a progressé et m'envoie en IRM demain, devant toute la liste d'attente. (yé sarcastique!)

Pas de quoi capoter: au pire, je meurs.

Au mieux, c'est pas grand chose et on me boost encore plus à coup de Dostinex avec tout les !"/$%& d'effets secondaire que ça comporte. Entre le mieux et le pire, tout une variété d'interessant handicaps et expériences douloureuses.

Attendons donc avant de capoter. J'ai un peu peur quand même. Mais j'y suis déja passé et ça avait bien été.

J'ai vraiment besoin de paix, de calme et de simplicité. De gens qui m'aiment et que j'aime. De vivre!
)

Je disais donc: un lever férocement douloureux.
Nous sommes ensuites allées magasiner et j'ai croisé le regard triste et las d'un homme qui a a peine levé la main pour me saluer, la tete baissée. Ma grand mère (maternelle) m'a dit que c'est mon père. Surprise. Je ne l'avais pas reconnu. Quand j'ai repris mes esprits et que j'ai pensé que la convenance commande d'aller lui dire bonjour, il n'était plus là.

Je suis contente qu'il ne fasse plus partie de ma vie, contente de ne meme pas le reconnaitre, mais la douleur indéfinissable que j'ai vu dans ces yeux me fait mal.

Mais ce qu'il le mérite! Je n'aurai pas de peine de le voir perdu dans la vie merdique qu'il a choisi. Mais je ne lui en veut plus. Entre lui et moi, rien d'autre que la faiblesse des liens du sang. Et encore, son sang souillé différencie nos natures profondes à jamais.

Quoi qu'il en soit, ça ne m'a pas mis de meilleure humeur.

J'ai ensuite pris le bus jusqu'a Montréal et j'ai décidé en route de changer d'air à mesure que le bus avalait les kilomètres. Méditations. Le bonheur, c'est un choix que j'ai pris et rien ne m'en fera démordre. Et ma vie, pas toujours parfaite, je l'adore. Mon mois de vacances achève et je suis tellement enthousiaste à l'idée de revenir à Montréal concrétiser mes projets, à l'idée de vivre pleinement tous les jours et surtout, à l'idée d'avoir la maudite paix en célibataire-fière-de-l'être!

Je suis passée au travail et j'ai faillis manquer d'air sous l'effet des calins de mes clientes. Elles se sont vraiment ennuyées et ça m'a fait chaud au coeur. Mes collègues ont été adorables comme toujours et on se paye une biere bientot. Et en rentrant à la maison, ce que ça m'a fait du bien revoir mes coloc, de me sentir chez moi. Et Francois qui m'appelle tout de suite apres et vient réparer ma porte à 10h30 le soir alors qu'il revient tout jusque de New York, pour finir par venir me jaser bien étendu sur mon lit, avec Chinook entre les deux, comme dans le bon vieux temps.

J'ai beaucoup de chance après tout, et toutes les raisons du monde de continuer à sourrire. Si la vie est souvent une saloppe, je ne vais pas me laisser prendre à son jeu.

A l'heure ou j'écris, mon cerveau dans les vappes, je me demandes si mes phrases ont du sens, mes yeux ferment tout seuls, enfin. Je vais aller dormir et être en forme pour le rendez vous fatidique demain.

jeudi, mai 05, 2005

Corder du bois

J'ai mal à tous mes muscles.

Mais ce que je me sens bien.

J'ai cordé du bois avec mon grand-père aujourd'hui, tout comme lorsque j'étais toute petite. Je le suivais toujours partout, disciple fidèle, admiratrice invétérée, en me croyant d'une aide indispensable alors que j'étais probablement dans ses jambes sans jamais qu'il ne se montre impatient. Grand-papa, mon premier amour...

Si les années ont passées, si mes élans insouciants se sont espacés jusqu'a disparaitre, si nous n'avons jamais usé de mots à se dire notre amour, je l'ai senti cet apres midi, toujours là plus vivante que jamais, cette affection, ce lien indéfinissable entre un grand-papa et sa première petite fille. Le passé, les souvenirs restent toujours vivants, enrichissent le présent d'avoir existé. Les choses changent et les regrets gachent la mémoire, alors pas de regrets, et à peine un peu de mélancolie. On ne perds jamais rien, toutes les expériences s'accumulent et s'enrichissent.

Je regarde ce vieil homme toujours aussi fort et habile, pleine d'admiration pour sa simplicité, son authenticité, et je regarde tout le chemin parcouru depuis nos premieres buches lorque mes petits bras peinaient à en lever une seule, tellement de choses ont changés, mais je suis toujours sa petite fille, et avec lui, rien d'autre que cela. Ça vaut tout l'or du monde.

Et alors, je jette les buches dans le fond de la remorque, comme mes peines et mes angoisses, mes souvenirs et mes expériences, et nous la remplissons à déborder.De toutes mes forces, un geste de libération. On les empiles et les corde pour mieux les faire brûler. On peut se nourrir, se chauffer de douleur comme de bois. Mes souvenirs me rendent plus fortent, me construisent, me gardent au chaud.

Et en revenant à la maison, c'est étoiles filantes des Cowboys fringants qui jouait à la radio... comme un clin d'oeil du destin...
Et avec grand maman, nous avons planté des fleurs. De magnifiques tournesols, des soleils à ramener à Montréal.

Je dois y aller...


Étoiles filantes Les cowboys fringants

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de ma vie
Juste comme ça tranquillement
Dans un bar rue St-Denis

J'te raconterai les souvenirs
Bien gravés dans ma mémoire
De cette époque ou vieillir
Était encore bien illusoire

Quand j'agaçais les p'tites filles
Pas loin des balançoires
Et que mon sac de billes
Devenait un vrai trésor

Et ces hivers enneigés
À construire des igloos
Et rentrer les pieds g'lés
Juste à temps pour Passe-Partout

Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
De la p'tite école et d'la cour de récré?
Quand les avions en papier ne partent plus au vent
On se dit que l'bon temps passe finalement...
...comme une étoile filante

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de la vie
Je constate que bien souvent
On choisit pas mais on subit
Et que les rêves des ti-culs
s'evanouisse ou se refoule
Dans cette réalité crue
Qui nous embarque dans le moule

Le trentaine, la bedaine
Les morveux, l'hypothèque
Les bonheurs et les peines
Les bons coups et les échecs

Travailler, faire d'son mieux
En arracher, s'en sortir
Et espérer être heureux
Un peu avant de mourir

Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
De notre p'tit passage dans se monde effrene
Apres avoir existé pour gagner du temps
on dira que l'on n'est finalement
...Des etoiles filantes

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de la vie
Juste comme ça tranquillement
Pas loin du Carré St-Louis

C'est qu'avec toi je suis bien
Et que j'ai pu' l'goût de m'en faire
Parce que tsé voir trop loin
C'pas mieux que r'garder en arrière

Malgré les vieilles amertumes
Et les amours qui passent
Les chums qu'on perd dans' brume
Et les idéaux qui se cassent

La vie s'accroche et renaît
Comme les printemps reviennent
Dans une bouffée d'air frais
Qui apaise les coeurs en peine

Ça fait qu si à' soir t'as envie de rester
Avec moi, la nuit est douce on peur marcher
Et même si on sait ben que tout dure rien qu'un temps
J'aimerais ça que tu sois pour un moment...
...mon étoile filante

Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester...
Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester...
...que des étoiles filantes