jeudi, mai 05, 2005

Corder du bois

J'ai mal à tous mes muscles.

Mais ce que je me sens bien.

J'ai cordé du bois avec mon grand-père aujourd'hui, tout comme lorsque j'étais toute petite. Je le suivais toujours partout, disciple fidèle, admiratrice invétérée, en me croyant d'une aide indispensable alors que j'étais probablement dans ses jambes sans jamais qu'il ne se montre impatient. Grand-papa, mon premier amour...

Si les années ont passées, si mes élans insouciants se sont espacés jusqu'a disparaitre, si nous n'avons jamais usé de mots à se dire notre amour, je l'ai senti cet apres midi, toujours là plus vivante que jamais, cette affection, ce lien indéfinissable entre un grand-papa et sa première petite fille. Le passé, les souvenirs restent toujours vivants, enrichissent le présent d'avoir existé. Les choses changent et les regrets gachent la mémoire, alors pas de regrets, et à peine un peu de mélancolie. On ne perds jamais rien, toutes les expériences s'accumulent et s'enrichissent.

Je regarde ce vieil homme toujours aussi fort et habile, pleine d'admiration pour sa simplicité, son authenticité, et je regarde tout le chemin parcouru depuis nos premieres buches lorque mes petits bras peinaient à en lever une seule, tellement de choses ont changés, mais je suis toujours sa petite fille, et avec lui, rien d'autre que cela. Ça vaut tout l'or du monde.

Et alors, je jette les buches dans le fond de la remorque, comme mes peines et mes angoisses, mes souvenirs et mes expériences, et nous la remplissons à déborder.De toutes mes forces, un geste de libération. On les empiles et les corde pour mieux les faire brûler. On peut se nourrir, se chauffer de douleur comme de bois. Mes souvenirs me rendent plus fortent, me construisent, me gardent au chaud.

Et en revenant à la maison, c'est étoiles filantes des Cowboys fringants qui jouait à la radio... comme un clin d'oeil du destin...
Et avec grand maman, nous avons planté des fleurs. De magnifiques tournesols, des soleils à ramener à Montréal.

Je dois y aller...


Étoiles filantes Les cowboys fringants

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de ma vie
Juste comme ça tranquillement
Dans un bar rue St-Denis

J'te raconterai les souvenirs
Bien gravés dans ma mémoire
De cette époque ou vieillir
Était encore bien illusoire

Quand j'agaçais les p'tites filles
Pas loin des balançoires
Et que mon sac de billes
Devenait un vrai trésor

Et ces hivers enneigés
À construire des igloos
Et rentrer les pieds g'lés
Juste à temps pour Passe-Partout

Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
De la p'tite école et d'la cour de récré?
Quand les avions en papier ne partent plus au vent
On se dit que l'bon temps passe finalement...
...comme une étoile filante

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de la vie
Je constate que bien souvent
On choisit pas mais on subit
Et que les rêves des ti-culs
s'evanouisse ou se refoule
Dans cette réalité crue
Qui nous embarque dans le moule

Le trentaine, la bedaine
Les morveux, l'hypothèque
Les bonheurs et les peines
Les bons coups et les échecs

Travailler, faire d'son mieux
En arracher, s'en sortir
Et espérer être heureux
Un peu avant de mourir

Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester
De notre p'tit passage dans se monde effrene
Apres avoir existé pour gagner du temps
on dira que l'on n'est finalement
...Des etoiles filantes

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de la vie
Juste comme ça tranquillement
Pas loin du Carré St-Louis

C'est qu'avec toi je suis bien
Et que j'ai pu' l'goût de m'en faire
Parce que tsé voir trop loin
C'pas mieux que r'garder en arrière

Malgré les vieilles amertumes
Et les amours qui passent
Les chums qu'on perd dans' brume
Et les idéaux qui se cassent

La vie s'accroche et renaît
Comme les printemps reviennent
Dans une bouffée d'air frais
Qui apaise les coeurs en peine

Ça fait qu si à' soir t'as envie de rester
Avec moi, la nuit est douce on peur marcher
Et même si on sait ben que tout dure rien qu'un temps
J'aimerais ça que tu sois pour un moment...
...mon étoile filante

Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester...
Mais au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester...
...que des étoiles filantes

2 commentaires:

WINCHMALTESE a dit...

Pauvre Winchmaltese,

Il n'aura même pas droit à une allusion, un clin d'oeil, une ponctuation, un soupir...
Quais je donc fais pour mériter cela ?
Il n'est pas assez bien et pas assez important.
C'est le mauvais garcon qu'on ne présente pas à la famille...
Je te dédie ma tristesse.

WINCHMALTESE a dit...

J'ai vraiment besoin d'avoir de tes nouvelles.
Ce quelquechose existe t'il encore entre nous ?