jeudi, juillet 27, 2006

Déblatérations nocturnes

Seule au cœur de la nuit comme la lune qui veille. Si bien. La ville sous son voile de sommeil se fait plus humble et laisse voler mes impressions entre ses buildings. Passer par là, aller à l’autre bout du monde.

Chinook est en boule, bien callé dans le plus moelleux de la couette, la tête sous la patte, détendu et heureux. Et il ne dort pas, les yeux en fente qui s’agrandissent chaque fois que je le regarde avec trop d’insistance. Qu’il est bon d’être la maîtresse d’un mâle qui vous vénère, qui ne voit que les retrouvailles dans les petits abandons quotidiens.

On devait conquérir le monde ce soir sur la planche de jeu mais on a finalement parlé de vraie guerre, de politique, d’égoïsme et de thèmes connexes aux Minots, ce petit bar ou on commet la bêtise incroyable de mettre du pastis dans tous les drinks.

Alors je me retrouve à une heure trop tardive avec mon chat et mon insomnie à contempler la lumière tamisée qui coule sur le mur de brique.

Je pense à ces gens à coté de nous qui parlaient de refaire un monde libertaire et égalitaire et qui, aussitôt sortis du bar, étaient trop occupés à ridiculiser un itinérant pour se souvenir de leur nouvel ordre des choses et je suis prise d’une lassitude extrême.

On ne refait pas le monde avec des paroles, mais avec des actions teintées de tolérance et d’amour pour l’humanité.

A quoi bon détruire le système à coup de brique, de manif et de discours passionnés si on ne propose rien d’autre, si on arrive pas à appliquer ses grands principes moraux aux petites choses. Sauver les enfants des pays émergents et ignorer la souffrance des gens à coté de soi. C’est plus exotique.

Partout, l’attitude est plus importante que les actions pour redonner aux gens qui ont besoin ce qui leur manque pour devenir aussi des bâtisseurs du monde. Et pour ça il faut croire en eux. Le monde n’a pas besoin de missionnaires recherchant de quoi nourrir leur égo. Aider, c’est avant tout offrir sa confiance autant que ses mains, d’égal à égal. Surtout ne pas renforcer ce sentiment d’impuissance et d’incompétence sur leur vie.

Je me sens lutter contre la brume de fatigue qui s’étend devant mes yeux. Cédons-y. Bonne nuit!

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