lundi, août 21, 2006

Reves et réalité

Il est trop tôt, les hippies de l'Utopik ne sont pas encore levés, j'occupe la place quasiment seule, avec un drôle de mec couetté aux yeux étranges qui semble lui aussi encore endormi. Je suis venue récupérer mon horraire de cours sur la toile puisqu'on a toujours pas internet à la maison. Merveilleux, après d'inlassables clics, j'ai gagné le droit d'attendre pour aller chercher mon horraire sur internet. 249e position. Beaucoup de temps pour blogger en perspective.

Parfois je fais de drôles de rêves, d'autant plus bizarres qu'ils se répètent et me donnent, même endormie, une lassante impression de répétition. La nuit passée en fût remplie, cauchemars si limpides et réels que parfois je me demande si cette vie de jour, rationnelle, est plus réelle que la nocturne.

Un ascenseur qui chute. Je le sais d'avance, je connais l'impression, je n'en ai même plus peur, juste le ventre un peu serré et cette obsedante impression d'être perdue, de chercher quelque chose et de ne plus savoir ou aller quand les portes s'ouvriront. Tomber moins vite que l'ascenceur et avoir un peu le vertige, mais savoir que je n'en meurt jamais. Einstein aussi rêvait a des acsenseurs en chute libre, l'emmenant à réfléchir sur la relativité de toute chose, même de la gravité. Je me demande s'il avait aussi pensé à la relativité de sa vie. Mes rêves sont comme un monde parrallèle ou je n'ai jamais les pieds completement sur terre, ou je cherche constamment quelque chose, ou je ne sais même pas ce que je cherche. Ça c'est du moins pour les rêves dont je me souviens, si réels. J'ai l'impression de rêver rarement, mais presque toujours aux même choses. Rêver que je cherche le chemin vers ce que j'ignore, que j'explore, que les choses s'écroulent autour, que je me relève toujours, que j'ai de plus en plus de courage, de plus en plus envie de cette aventure dont je ne comprends pas la signification et qui m'emmène vers toute sorte de lieu mystérieux. Mais l'ascenseur est toujours là, un point de repère rassurant qui me dit que je suis sur le bon chemin même si il tombe toujours et que je ne peux jamais décider ou je vais.

La suite est une variation sur un thème: la grande roue. Je m'y retrouve souvent depuis que j'y ai travaillé. Elle a toujours pris une signification philosophique pour moi. Le monde qui tourne sans arrêt, parfois mal, décidément en péril de toutes cet années et de ce qu'on en a fait, et ces gens inconscient qui s'y embarquent pendant que d'autres doivent descendre malgré eux. Ceux qui ont peur et ceux qui s'en amusent. Et moi qui la conduit mais qui la controle si peu, qui veille de mon mieux sur mes ouailles.

Je m'y suis retrouvée encore cette nuit, au sommet sur une passerelle, toute seule, en train d'essayer d'évacuer les gens pour les protéger du conducteur fou qui leur voulait du mal. Personne ne semblait s'apperçevoit que quelque chose n'allait pas. Je devait m'occuper de tout le monde, des adultes qui m'injuriaient de les presser, des enfants abandonnés par leur parent déjà loins. Le conducteur arretait la roue assez longtemps pour rassurer les gens mais la repartait alors qu'ils avaient encore un pied dans la cabine. Et moi, je pleurais en les aidant, suppliant certains d'appeler la police, de faire quelque chose parce que je n'y arrivait pas tout seule, que des gens, pleins de gens, mourraient quand même. J'étais invisible, le conducteur ne me voyait pas, mais je n'arrivait pas à en faire assez. J'étais invincible, et même quand je faisait un tour, prise dans l'engrenage de la roue, je ne mourrait pas, mais javais mal, et encore plus mal des gens qui mourraient pour mon faux pas.

Et cette roue n'arrête jamais. Le conducteur me terrorrise, il est beaucoup plus fort que moi. Il a les yeux du diable et moi des ailes, mais elles ne fonctionnent pas. Et les nuits ou c'est moi qui conduit la roue, elle décroche et se perds dans la ville. Je ne contrôle rien et tout m'échappe. Et je me réveillle avec le coeur qui bat à 200 bpm alors que la réalité de la nuit n'arrive pas à dissiper le nuage du rêve. Les yeux fermés mais n'arrivant plus à dormir, je me demande pourquoi je fais des rêves si débiles, j'envoie promener Freud et ses conneries et me dit que c'est probablement cette chicane avec lui avant de dormir, que j'aurais envie de le réveiller à coté de moi pour qu'il fasse partir ces mirages noirs.

Encore maintenant, j'ai une boule au fond de la gorge et l'estomac serré. Le midi qui arrive commence à dissiper les choses.

J'ai finalement mon horraire, pas de contrôle non plus la dessus. Pire que je ne le croyais. Je devrais probablement me remettre sur la liste de rappel, sacrifier tous mes week-ends pour payer de justesse les factures, vivre le stress de l'instabilité, de la quiétude pouvant être rompue à tous moment par un appel du travail. Et l'Europe l'été prochain devient une hypothèse pas très plausible. J'attends un miracle mercredi avec mon API pour rêver que la situation soit autre. J'adore étudier, mais ce mode de vie qui perdure depuis trop longtemps, ça commence à me tanner. J'ai besoin de travailler plus pour pouvoir vivre un peu les fins de semaine et avoir droit à des jours libres dont je sens un besoin impératif. Je ne demande rien d'autre à la vie. Je suis prête à travailler fort comme je l'ai toujours fait, en triple, mais j'ai besoin de temps pour laisser vagabonder mon esprit, mes jambes et mon coeur.

Je vais aller essayer de courrir plus vite que le petit nuage noir que j'ai au dessus de la tête. Avant d'aller travailler, quoi d'autre! Et puis je n'ai même plus le temps d'aller au gym.

L'engrenage de la roue me presse les ailes...

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