Il faut parfois marcher longtemps pour revenir à ses racines. Aujourd'hui, après avoir dédrapé plusieurs fantomes, je me rends compte de la partie de mon coeur restée là bas, de ces petites traces de pieds qui m'ont portées vers ici.
Chaque fois que j'y retourne, l'image d'un présent si semblable et tellement différent de la succession d'images un peu statiques que j'ai pour souvenirs me trouble. Le paysage reste le même mais je ne suis pas la seule à vieillir.
Le temps, si doucement, passe sans possibilité de retour. Et c'est beau, tout de même, la vie qui coule.
Je voudrais quand même stopper le temps, les voir grandir, vieillir, faire partie de leur quotidien, que mes souvenirs coulent avec le présent.
Que mes absences ne coupent pas le fil.
J'ai roulé 400 milles
Sous un ciel fâché.
Aux limites de la ville
Mon cœur a clenché.
Les gros flashes apparaissent
Dans mon âme égarée,
Les fantômes se dressent
À chaque pouce carré.
Revenir d'exil
Comporte des risques
Comme rentrer une aiguille
Dans un vieux disque.
Y a eu ben du progrès,
Ben d' l'asphalte, ainsi d' suite;
J' me demande qui j' serais
Si j'étais resté icitte.
(Richard Desjardins)
J'me demande juste qui j'serais
si j'étais restée là bas.
1 commentaire:
Bonjour vertige, heureusement que j'ai ton adresse de blog, pour gagner du temps, j'ai voulu passe par ton profil et il est inaccessible au public, je ne sais pourquoi
Que ce texte est nostalgique, tu n'es pourtant pas à l'age des regrets il me semble, mais à celui des possibles
Quand comme moi on a fini d'élever sa famille, qu'on n'a plus de "projet" devant soi, non, ce n'est pas tout à fait cela
Lorsqu'on a l'impression d'avoir bati sa vie je pense qu'on a toujours une pierre à ajouter pour la batir encore
Je n'ai pas de regret du passé révolu, ce qui me manque ce sont les êtres qui ne sont plus, mais non, sinon je ne regrette pas: je suis heureuse d'avoir ce que j'ai reçu (mes enfants, ma famille, tout ce que je n'avais pas avant)
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