lundi, juillet 06, 2020

Nous sommes les restes, la cire sèche,
les économies de bouts de chandelles
que d'autres n'ont pas brûlées entières.

J'ai moulé mon corps combustible
en enfant de la rue, en fille aux allumettes,
et pour me chauffer dehors, libre,
je brûle, fragile, pour sentir mes doigts.

Tu trouve ça mignon, le feu, tu veux prendre
me fondre jusqu'au centre,
brûler mon corps par les deux bouts
me souffler bougie d'anniversaire
tuer encore les flammes qui dansent,

tout pour tes vœux, mon corps ton présent
pour le plaisir, mais juste le tien, superficiel.
Tu profanes le feu sacré des guerrières
allumé sur les braises de nos villages pillés,
ceux ou nous avons appris l'amour et la rage
et que nous gardons ensemble, solidaires.

Brule.

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