Ca c'est mon fusil. Y'en a beaucoup comme ça mais lui c'est le mien. Mon fusil c'est mon vrai copain. Lui c'est ma vie. Il faut que je maîtrise mon fusil comme il faut que je maîtrise ma vie. Car sans moi mon fusil ne sert à rien. Et sans mon fusil je ne sers plus à rien. Je fais feu pour mettre dans le mille. J'ai plus de précision que mon ennemi qui essaie de m'abattre.
Qui aurait cru que je me retrouverais au front? Je me souviens...
L'air est froid, ça sent la poussière mais on ne s'en rends pas vraiment compte, occupés à se terrer avant de se propulser plus loin, plus près de l'ennemi, de sa mort ou de la notre. Le bruit de mon coeur est plus assourdissant que le bruits des balles qui fendent l'air trop près de ma tête. Mais je me découvre un courage nouveau pour couvrir ceux qui foncent courageusement au devant des nôtres.
Je sens un liquide entre mes doigts. Je suis dégoutés. Il y a partout des uniformes qui s'imprègnent de ce liquide visqueux mais qui continuent de lutter malgré la douleur. Mon fusil est froid comme la sueur qui me coule dans le dos. Je me demande ce que je fais là et soudain, la peur m'envahit. Je le sens, l'ennemi est parmis nous, je suis traquée.
Je regarde autour, que les notres. Devant, ils se cachent. C'est le bon moment. La peur au ventre, je tire en rafale et cours vers une planque ou nous sommes plus nombreux.
C'est alors que je le sens, comme au ralentis, la première balle touche ma cuisse gauche, la seconde pénètre mon mollet droit. La douleur est lancinante, je ne peux plus courrir.
Je porte la main au mollet. Je suis bien touchée. La peinture blanche salit mon pantalon pendant que ce maniaque de l'équipe des bleus continue de tirer. Merde. Ok, arrête: la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal! Eh!!! C'est qu'un jeu de paintball! Je suis une pacifiste moi!
Qu'es ce qui est le plus maniaque: jouer à se tirer avec des balles de peintures ou dormir dehors en plein mois de novembre, avec l'espoir qu'il gèle pour avoir de la glace pour mieux lutter avec le canot? Quoi qu'il en soit, je m'amuse bien!
2 commentaires:
J'ai fait un message le 11 novembre en hommage à mon grand père et cela m'a flanqué le bourdon car cet homme est mort à 48 ans après avoir combattu toutes la 1ère sale guerre mondiale
Il est mort des suites de la guerre et à l'occasion de ce message, je me suis aperçue que je n'étais pas la seule dans mon cas: plusieurs personne m'ont raconté des faits semblables au sujet de leur grand père
Désolée, cela est triste ce que je dis, mais je trouve qu'il faut parler de cela pour ne pas oublier ces hommes qui ont sacrifié leur jeunesse et leur vie
Quand je parle de lui, mon grand père est beau, il est jeune et il rit !
Tu as raison, il faut parler de ça. Je crois même qu'il faut en parler plus, ça ne devrait pas être un tabou. Certains angles le sont encore.
J'ai hésité avant de publier ce message avec un ton mi-ludique, mi-sérieux. Ceux qui me connaissent savent que je suis contre les guerres et que c'est un sujet qui me touche et m'interpelle énormément.
Je dois avouer que ma pensée va généralement vers les victimes plus que vers les soldats. C'est probablement le résultat de m'être beaucoup intéressée et d'avoir été bien dégoutée par le conflit Israel-Palestine, par la Tchétchénie, par la Bosnie, le Congo... Et ça continue sans fin comme si c'était normal. Les médias ne parlent même pas du génocide des Karens en Birmanie... Une énumération douloureuse que je pourrais continuer.
Ce jour là, pendant ce jeu, je me suis vraiment imaginée ce que ça devait d'être au front. Je n'aurais pas voulu y être. J'ai beaucoup de respect pour ceux qui ont risqué ou malheureusement donné leur vie pour leur pays ou pour des valeurs qu'il voulaient défendre. J'ai pris l'occasion de voir une autre perspective.
Des gens comme ton grand-père méritent qu'on ne les oublie pas.
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