mardi, avril 24, 2007

Lâcheté

Let me Fall - Josh Groban




La vie est parfois lourde à plaquer au sol, irrespirable.

Je m'efface de mon miroir, floue comme ces aveugles à qui j'adjuge la responsabilité de ce coté du monde qui, parfois, transperce et torture en toute hypocrisie. Mais moi je ferme les yeux de toutes mes forces toutes ces petites fins du monde, mon âme se désarticule.

Et je me saoule de bonheur pour oublier ce que je n'oublie jamais. Puis-je faire autrement?

Hier, une fille que j'aurai pu être est morte seule dans la rue après une 24 ans d'abandons et d'abus, dans l'indifférence la plus générale. La fin pour elle était prévisible, volontaire, mais on ne traduira jamais en justice ceux qui l'avaient tuée avec violence et devant témoins bien avant sa mort esseulée.

Il y a tout ces vivants qui souffrent autant qu'elle et à qui je n'ai pas su dire au revoir les yeux dans les yeux. Je n'ai plus le courage de mon impuissance, mais j'y reviendrai un jour. Autrement.

8 commentaires:

Anonyme a dit...

On ne peut pas porter toute la misère du monde sur ces épaules. Il y a des choses que malheureusement nous ne pouvons empêcher et c'est vrai que cela fait mal, là au fond de la poitrine. On se sent bien petit devant toute la souffrance accumulée entre les murs de nos villes.
Alors à nous de savoir faire les petits gestes du quotidien, ceux qui peuvent rendre le sourire à ceux qui nous sont proches, pour qu'au moins ceux-là traversent cette vie parfois si chienne avec un peu de bonheur dans le coeur, dans les yeux et dans les mains.
Triste monde, mais il y a des petits bonheurs à savoir repérer dans toute la masse des maux.
Bises pour vous.

Cergie a dit...

L'indifférence pour les autres, les personnes faibles
Pour les personnes agées aussi...
Une maltaitance que cette indifférence en effet

Mais quelque part, Delphinium a raison, on ne peut tout endosser
Il est juste nécessaire que chacun s'occupe et soit responsable de ce qu'il a à sa porte
La personne qu'il côtoie
Il faut être attentif à celui qu'on croise physiquement ou qu'on peut croiser physiquement
Déjà si chacun faisait un peu au bout du compte ce tissu de vigilance serait payant

Sauterelle a dit...

"Et je me saoule de bonheur pour oublier ce que je n'oublie jamais. Puis-je faire autrement?"

C'est aussi la seule solution que j'ai trouvée. Tu sais qu'on se ressemble.

Anonyme a dit...

Je suis en mal de mots face à ceci. L'écho de ta douleur arrive jusqu'à moi. Je me dis que dans cette tragédie par tes mots tu laisses crier sa vie.
"Et je me saoule de bonheur pour oublier ce que je n'oublie jamais. Puis-je faire autrement?"

Courage à toi et ne te laisse pas submerger par les douleurs auxquelles tu es si sensible. Je sais que tu refuses de t'habituer, tu refuses l'indifférence. Mais au coeur de tout ça j'espère que tu apprends à te préserver.

Amicalement

Anonyme a dit...

Bonsoir Vertige et vous tous,

Ton billet me boulverse au plus profond de moi. Il y a tant d'évènements que nous voudrions gommer. L'injustice, l'ignorance, l'égoisme. Il est difficile souvent de sentir inutile devant de tels drames, je le sais. Pas facile de prendre du recul quand votre coeur saigne.

Je te tends la main mon amie, prends là.

Je t'embrasse très fort

Marie Christine

Titif a dit...

Sensibilité accouche douleur mais impuissance ne veut jamais dire lâcheté.

isa's memories a dit...

Un petit mot pour toi bien senti! Je t'envoie un gros hug virtuel. Prends soins de toi dans tout ce que tu vis...Isaxx

Vertige a dit...

Bonjour vous tous,

J'ai reçu chacun de vos mots un a un dans ma boîte courriel comme un sourrire dans une journée un peu grise.

Ce sont les autres et nos espoirs qui rendent au monde ses couleurs lorsque l'air ambiant est lourd.

Merci à chacun de vous, bon mois de mai et à la prochaine!

Anick
xx