mercredi, décembre 06, 2006

De l'amour...

J'ai envie d'écrire sur toutes ces questions qu'on a peur de se poser, par craite de casser les angles du bonheur si vulnérable qu’on a accroché au coeur, juste à coté des doutes, d’écrire sur la fragilité, celle des choses, la mienne, celle des autres.


Mes certitudes ont toutes leur part de doute.


Je me souviens de la part de papillon qui accompagnait l’incertitude des premiers jours, des nuits sur le balcon, et tout cela me manque.


Je voudrais fuir l’indifférence que je vois parfois dans ses yeux, qu’il lit probablement dans les miens. L’habitude, ces moments ou on ne se voit plus, entre d’autres magnifiques, j’ai peur que ces derniers s’estompent au profit des autres, pas encore, mais nous marchons sur une corde raide et je ne suis pas sure d’être funambule.


Mais pour éviter le fil, il faudrait que ne commencer des histoires d’amour, syncroniser les ruptures avec le début du vertige, le vrai, celui qu’on a au dessus du vide, l’endroit ou on se sent parfois seul ou trop à deux, ou on a plus que n’importe ou ailleurs l’impression de perdre l’équilibre alors qu’on reste debout.


On regarde à coté et on voit l’autre, on se méprend parfois en le tenant responsable du vide en dessous, du vertige en dedant, du ciel qui annonce la tempête, alors que c’est l’ordre des choses, qu’on est simplement soumis aux forces du monde et qu’il en a probablement le souffle coupé lui aussi, parce qu’il a pris le risque du même chemin.


Une transition à apprivoiser, doucement, le quotidien sans l’oubli, se laisser être humain l’un l’autre, avec mes pieds froid et son cheveu blanc, avec nos rires et nos ennui.


Et je n’ai aucunement envie d’un être moins extraordinaire que lui. Ce sont toutes ces questions de sentiment qui m'effraient, et je ne suis pas Alexandre Jardin.



Aimer est un apprentissage. Il faut se dépasser soi même pour avancer, aller véritablement plus loin, tout en ayant la douceur de modifier la cadence pour prendre quelqun par la main, d’accepter de vivre averc la possibilité que l’autre ne veule plus avancer avec soi un jour, de choisir d’avance de rebrousser chemin seul,


d’aller ailleurs plutôt que de se regarder mutuellement mourrir, statique, au bord de la route, de mourrir ensemble mais séparés en regardant ailleurs.


Certains ont oublié que construire l’amour, que de le garder vivant, continuellement, est un aussi beau défi que de le créer et de le voir naître, fragile. Il grandit et reste tout aussi fragile, se calque sur le bonheur, parfois caché, subtil, mais illuminant la vie.


Toucher le ciel en gardant les pieds sur terre demande de grandir.


Je me demande s’il a aussi les mêmes doutes au fond des yeux, s’il se sent seul parfois lui aussi, envahi d’autres jours, s’il a peur, s’il se questionne sur la nature des sentiments, si je l’emmerde par bout, s’il aurait envie de partir pour qu’on se rertouve mieux parfois. Des questions que j’ai peur d’aborder de peur de casser un peu de la confiance qui nous lie, de peur d’être mal le dire, de peur que ça arrête.


Et pour prouver que je ne suis qu’une kétaine et que j'assume, j’ajouterais ceci, que je ressens comme si je l’avais écrit moi même. Entendu à l’intermarché hier alors que j’achetais du pain et que toutes ces questions trottaient au fond de ma tête :


J'ai compris tous les mots, j'ai bien compris, merci
Raisionnable et nouveau, c'est ainsi par ici
Que les choses ont changé, que les fleurs ont fané
Que le temps d'avant, c'était le temps davant
Que si tout zappe et lasse, les amours aussi passent

Il faut que tu saches

J'irai chercher ton cœur si tu l'emportes ailleurs
Même si dans tes danses d'autres dansent tes heures
J'irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts pour que tu m'aimes encore

Fallait pas commencer m'attirer me toucher
Fallait pas tant donner moi je sais pas jouer
On me dit qu'aujourd'hui, on me dit que les autres font ainsi
Je ne suis pas les autres
Avant que l'on s'attache, avant que l'on se gâche

Je veux que tu saches

J'irai chercher ton cœur si tu l'emportes ailleurs
Même si dans tes danses d'autres dansent tes heures
J'irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts pour que tu m'aimes encore

Je trouverai des langages pour chanter tes louanges
Je ferai nos bagages pour d'infinies vendanges
Les formules magiques des marabouts d'afrique
J'les dirai sans remords pour que tu m'aimes encore

Je m'inventerai reine pour que tu me retiennes
Je me ferai nouvelle pour que le feu reprenne
Je deviendrai une autre après qui tu soupires
Ces jeux seront les nôtres, si tel est ton desir

Plus brillante plus belle pour une autre étincelle
Je me changerai en or pour que tu m'aimes encore.

10 commentaires:

Anonyme a dit...

tes sympathiques mutations de l'or au bronze en passant par les 77 facettes du diamant me donnent le vertige!
Bravo!!

Merci de ton passage sur mon Blog voyageur...et te confirme que les 9500 Km de la transcanadienne...ne traversent qu'un seul et unique pays. Hélas!

T'es jeune, très jeune: vas-y attaques la planète, ses vallées et collines et complètes tes 25 pays...

Bien amicalement

Anonyme a dit...

Bonsoir,

Vertige, mais quel texte! Une réflexion profonde qui va au fond des choses, un regard qui ne reste jamais en surface.
J'étais transportée par ma lecture de ce si beau texte.
Tes doutes, tes questions, tu nous fais partager un peu "ton monde"
Beaucoup de phrases m'interpellent, je me suis arrêtée plus d'une fois pour relire.

Merci pour le partage.

Cergie a dit...

Ce message est un cri, comme le cri de Münch On imagine deux mains appuyées de chaque coté des joues et d'une grande bouche ouverte
C'est un cri d'amour
Un appel au secours
Une question, des questions
Comment l'amour va-t-il évoluer dans le temps
Est ce que j'ai fait le bon choix
Serons nous encore ensemble demain
Quoi faire pour cela
Que faire que faire pour que l'amour dure toujours

Et bien je vais te donner mon humble avis de femme qui vit avec un homme depuis 33 ans
L'amour a besoin d'air
L'amour a besoin d'évoluer
Et il faudrait s'accepter mutuellement comme on est car à la longue on ne peut pas changer
La vraie nature profonde n'évolue jamais

Des concessions il faut en faire, mais pas toujours dans un seul sens, des accomodements disons

Mais les concessions profondes, le déni de sa propre nature et choix ou éthique de vie, il faudrait que ce soient des aménagements mutuels car s'il ne s'agit toujours que de la même personne, cette personne finit par étouffer et son âme par mourir

Et il n'est JAMAIS trop tard pour rien

Clau a dit...

Merci de ta visite dans mon espace.
Tu écris bien... C'est empreint d'une grande sensibilité. Beaucoup plus mature que je ne l'étais à ton âge!

L'amour reste toujours la grande question... N'abandonnons pas la poursuite de sa définition profonde! ; )

À bientôt...

Gaëna da Sylva a dit...

Je retourne la gentille visite et je découvre ce texte si honnête et entier. Très belle réflexion, Vertige. Seule la vie t'apportera quelques réponses mais pas toutes... Les autres, tu les puiseras en toi, au fil du temps.
Rester magicienne de son amour, le transformer en oeuvre de tous les jours... Même en toutes petites ébauches...
Au plaisir...

Vertige a dit...

El Greco: Votre site me fait rêver... Je pars en France après les cours et espère ramasser assez pour voir l'Afrique. J'avais planifié initialement d'aller en Croatie et en Bosnie mais ça sera pour une prochaine fois. Il y a tant de magnifiques choses à voir autour d'ici! Le Québec, le Canada et les États-Unis sont tellement diversifié dans les paysage comme dans la façon de penser des gens, vous y êtes venu j'imagine? Quoi qu'il en soit, un jour, je serai CIGViste ;-)

Lynn: Merci beaucoup de ces commentaires, qui me touchent. J'aime et j'ai besoin d'écrire, pour trouver ma propre profondeur et ne pas y rester coincée. Et je me retrouve aussi dans les écrits des autres, notre humanité commune probablement...

Cergie: Amusant que tu réfère au cri de Münch. Je l'ai déjà eu dans mon salon, une réplique bien sur, qui appartenait à mon coloc, et ce tableau me faisait frémir chaque fois que je m'arrêtais à le regarder.
Bravo pour les 33 ans. Je suis réellement ébahie lorsque je vois des couples durer et s'aimer si longtemps. Il n'y a personne dans mon entourage qui ait réussis à faire de même, mis a part mes grands-parents. J'imagine que ça prends 2 êtres extraordinaires, prets à évoluer séparément et ensemble pour réussir à bâtir avec les années quelque chose d'aussi beau. Je voudrais croire que je réussirai aussi, que nous réussirons ensemble lui et moi. Et je crois qu'il y a du potentiel pour. Je que je crains, c'est la fatalité, les sentiments qui passent, la norme que j'ai vue.

Clau et Gaëna: merci de votre passage! A la prochaine!

Sauterelle a dit...

Le Mali, les questions... Je te jure, ce sont des vies parallèles qu'on vit... :)

Vertige a dit...

En effet sauterelle ;o)

Anonyme a dit...

Quelle réflexion profonde. Je suis impressionnée par la richesse et la sensibilité du contenu de ce que tu nous partages. Et en plus c'est magnifiquement écrit. Ce sont des réflexions qui ouvrent à la réflexion, notamment à la mienne. Merci pour ce cadeau

Bon week-end.

Malaïka

Vertige a dit...

Merci à toi d'être passée Malaïka!