jeudi, février 14, 2008

Relents de conscience

Des mots rescapés de l'an dernier à cette même date,
que je n'ai jamais mis ici, m'étant taxée d'immature,
n'ayant pas le sentiment d'avoir bien mis à jour ma pensée
ayant le doute de ne pas avoir de pensées cohérentes sur un sujet trop vaste
Des mots que j'ai haïs de ne pas être porteurs de solutions dans lesquelles j'arrive à croire.
Mais des mots qui sont les miens, quand même, comme cette colère qui me dépasse.

Il y a une honte qui se terre au fond de moi, si douloureuse, invivable. C'est l'injustice qui a toutes les excuses mais dont on souffre tous selon notre méridien, et personne à blamer pour adoucir cette colère sinon nous tous, victimes et bâtisseurs de notre malheur.

C'est cette souffrance qui nous empêche de nous regarder dans les yeux de d'autres humain de peur d'y voir notre faute résignée, de nous regarder vraiment et de ne voir que du vide.

Qui sommes nous et que devenons nous?

Pendant que des populations souffrent de manque de tout, que des enfants meurent de maladies du moyen-age et que des parents n'arrivent pas à nourrir leurs rejetons, d'autres populations humaines surmenées de leur trop plein d'abondance atteignent des records de suicide et de prescription de pillules du bonheur face a un vide que l'argent ne peut pas combler. Le poids de la honte peut-être, le manque chacun à sa façon, distribué presque équitablement.

Mais nous sommes tous pareils, humains de différentes terres, capables du meilleur et du pire, affamés d'espoir, victimes d'un ordre des choses qu'on nourrit et qui nous avale.

Je ne parle pas de tout changer, de communisme, d'anticapitalisme, je parle de se lever debout, de retrouver notre équilibre, notre humanité et de reconquérir ces valeurs dont on a besoin comme d'eau et de soleil, de refuser ces fausses barrières qui nous rendent insensibles aux autres, qui nous font penser qu'on est bien différent et de ne pas fermer les yeux sur l'inacceptable. Notre égoïsme nourrit notre mal collectif et les bienfaits qu'on en retire ne suffisent plus à nous en distraire. Dans un contexte ou la planète est de plus en plus petite, nous n'avons plus l'excuse de ne pas savoir, ou alors nous sommes bien lâches.

Je rêve de solidarité parce que je suis égoïste et rêve d'un monde meilleur. N'est ce pas le meilleur antidote au vide de nos âmes et au vide de leurs mains? La compassion comme un devoir, parce que sous d'autres latitudes, la petite fille qui joue dans la ruelle aurait peut-être du vendre son corps dans les rues de bangkok, mon enseignant aurait pu voir son école fermée suite à une réforme de la banque mondiale, mon grand-père serait mort de faim après avoir vendu le fruit de sa pêche a des multinationales pour trois fois rien et mes nièces pourraient vivre au milieu des bombes pour s'être trompées de milieu ou naitre.

Partager l'avenir, se libérer de la honte, retrouver notre profondeur, notre générosité et cesser de se perdre. Des mots faciles. Des solutions difficiles, audacieuses, économiquement viables, humainement acceptables, subtiles, difficiles. Des réalités déroutantes, des erreurs surement, de tonnes d'embuches, de l'innovation, des doutes, rien de totalitaire, de la mesure, de la passion.

mercredi, février 13, 2008

Février

Et si tu me prêtais tes doigts pour dessiner des fils,
des mots joueurs croisés sur ma joue rieuse?

C'est qu'écrire me vide la plume et le coeur lourd
et que du vide, je ne sais créer que l'inédit
avec la beauté brute du vent qui ne me fait pas peur:
du silence, du vent en liberté,
mais du vent quand même.

Je souffle, fraîche et inutile, et t'attends, page blanche au visage.