mercredi, juillet 22, 2020

Après, je me suis habillée sans retrouver mon corps
j'ai couvert le vide, les restes, de tissu éponge, engourdie
reposé doucement les coquerelles sur ton lit rouge
perdu un jour la robe chez le nettoyeur.

Asynchrone.

Ce qui pouvait exister de moi en attendant 
que tu te finisses et m'achève vivante, 
c'est mon exil dans une faille pale
à côté de l'araignée de ton plafond felé, ailleurs.
c'est mon corps drap blanc, froissé sous toi.

Je suis parasitée des impressions
de tes pattes d'insecte sur mes poignets figés
de ton souffle invasif, de ton visage tordu,
de ton effort rythmique pour m'oublier.

Quand je suis revenue de là où personne n'existe
je me suis relevée, même si je n'étais pas sur le livide.

Je sens encore ta progéniture grouillante
entre ma peau et les mains
de ceux qui m'aiment.

lundi, juillet 06, 2020

Nous sommes les restes, la cire sèche,
les économies de bouts de chandelles
que d'autres n'ont pas brûlées entières.

J'ai moulé mon corps combustible
en enfant de la rue, en fille aux allumettes,
et pour me chauffer dehors, libre,
je brûle, fragile, pour sentir mes doigts.

Tu trouve ça mignon, le feu, tu veux prendre
me fondre jusqu'au centre,
brûler mon corps par les deux bouts
me souffler bougie d'anniversaire
tuer encore les flammes qui dansent,

tout pour tes vœux, mon corps ton présent
pour le plaisir, mais juste le tien, superficiel.
Tu profanes le feu sacré des guerrières
allumé sur les braises de nos villages pillés,
ceux ou nous avons appris l'amour et la rage
et que nous gardons ensemble, solidaires.

Brule.