samedi, juin 30, 2007

Déménager

Déménager ma vie ailleurs, partager mon lit, incorporer le cochon aux pattes de velour et des cartes aéronautiques dans mon paysage. On ne perds rien de ce qui était avant la fusion de nos deux univers, ce sont nos racines, notre prologue; on y gagne de l'espace et du possible.

Je n'ai pas peur, le coeur dans une boîte à moitié faite. C'est parce que je l'aime.
Parce qu'il y a demain et tout le reste.

mercredi, juin 20, 2007

La guerre

Il y a des nuits ou des peurs coursent dans mon corps en ne laissant qu'une empreinte inidentifiable, me laissant fragile comme une petite chose combative et traquée. Lorsque j'arrive à pleurer, c'est que j'arrête de me battre et qu'enfin cette lourdeur des exigeances que je m'impose laisse la place au reste de moi pour respirer. J'ai le droit de n'être qu'imparfaite, de baisser la garde, d'être insouciante face à ce monde qui pourrait me faire mal ou pire encore, insouciante face à ces imperfections que j'ai peur de découvrir en moi.

Ne pas essayer de controler le cours des choses n'est pas naturel. Vivre du bonheur qui me tombe dessus me semble anormal vu l'effort que j'ai pu mettre à le produire en artisane bornée avant.

Il est plus dur d'apprendre le calme lorsqu'on est un vétéran de guerre. L'inertie me semble suspecte, comme si les troupes ennemies m'épiaient ou qu'un champ miné était devant sur mon chemin bucolique. J'avance bordée de paquerettes sous d'énormes nuages dans un ciel bleu, les nerfs a vif comme si j'étais au coeur de Bagdad. Se préparer à se battre est aussi fatiguant que le faire mais surtout, parfois inutile.

Je prends ma retraite de la guérilla jusqu'à ce que j'arrive à devenir un maître zen. J'ai assez vu de sang mais je ne regrette rien de tout ce que j'ai gagné en force et connu sur les champs de bataille.

Il y a aussi un temps pour reconstruire.

mardi, juin 05, 2007

Le retour

De retour dans ces gestes familiers dans lesquels qui ont mon empreinte, un peu déphasée, un peu changée d'avoir évolué sans elles, de nouvelles expériences écrites dans les lignes de mes mains et les pieds un peu plus usés. C'est toujours chez soi qu'on revient de toute façon, qu'on s'y sente perdu ou pas. Moi j'ai beaucoup de chance, je me retrouve.

J'ai vu là bas des châteaux, d'heureux privilégiés et des enfants au visage sale chanter dans le métro. C'est que de la vie, toujours pareille, merveilleuse même dans ses injustices, de sa force brute qu'on trouve partout.

Trouver et retrouver. Une autre famille ou un gaillard adorable qui m'attends et m'intimide un peu, le visage plus sombre, les yeux plus clairs et de nouveaux symboles autour du cou. Ces trains qui partent. Un long chemin. Une mère qui pleure. Une grande tour, jusqu'en haut, des falaises aussi. La guerre. Des chants basques, de toutes petites voix dans la grande cathédrale.
Un sourrire de grand-mère oublieuse. Des nuages et du soleil.

Omniprésents, un avion, des plages, des épaves, l'amitié. Des choses qui m'échappent mais que je lui souhaite encore.

J'attends de regagner ma place dans le moelleux de ma couette, maintenant deux ronrons à réapprivoiser plutot qu'un.