lundi, septembre 07, 2020
lundi, août 24, 2020
Dans la douceur de nos nuits éveillées, léchée par la lumière tremblante du feu, bordée par celle, blanche, de la lune, je joue avec tes mains, avec nos ombres plutôt que de dormir comme une grande personne, en essayant de me souvenir d'où je connais depuis toujours, étranger.
J'ai ton souvenir sur le bout de la langue, j'en cherche l'essence dans ton odeur et dans les chemins mystérieux que tracent tes doigts, pendant que tes lèvres chuchotent a ma peau qu'elles la connaissent, sans dire d'où.
mardi, août 04, 2020
mercredi, juillet 22, 2020
Asynchrone.
de ton effort rythmique pour m'oublier.
Quand je suis revenue de là où personne n'existe
je me suis relevée, même si je n'étais pas sur le livide.
Je sens encore ta progéniture grouillante
entre ma peau et les mains
lundi, juillet 06, 2020
les économies de bouts de chandelles
J'ai moulé mon corps combustible
mardi, juin 02, 2020
hors de l’armure froide qui me tient ensemble
sentir la matière, les angles de mes contours fragiles
poser ma puissance, dormir gardée comme si j’étais
aussi vulnérable que je le suis.
Colle-moi dans les fractures qui menacent
Serre-moi comme une seconde peau
Tiens-moi doucement le corps brisé
Que je puisse me battre encore.
demain, après la nuit.
jeudi, mai 28, 2020
vendredi, mai 22, 2020
On t'as dit qu'il ne fallait pas pleurer.
Et ce que tu me racontes encore, c'est ton refus de porter le noir de l'époque, le deuil. Menaces et force; personne n'a pu t'empêcher, ma petite grand mère, de porter ta robe jaune soleil, celle que ta maman avait fait pour toi, pendant 3 mois, et de faire virevolter ses volants dans les rires et la lumière. On ne voulait pas que tu pleures, mais on ne voulait pas que tu ries non plus. Tu as été joie, tu as fait éclater le sinistre. Soixante quatorze ans plus tard, tes jours fatigués ont doublés ceux de ta jeune maman, et tu continues à aimer celle qui t'as manqué tout ce temps, que tu as aimée toute ta vie dans l'absence, celle qui ne t'as pas vu devenir, dans ton t-shirt badass jaune.
Je suis plus grande et j'ai vu d'autres disparitions, grand maman, mais aujourd'hui, après avoir couru jusqu'à la nausée pour oublier une absence, j'ai pensé a ta robe jaune et j'ai voulu être comme toi, habitée de la force toute frondeuse de l'enfant matriarche, et mettre des rubans et des rires aux habits austères des pertes.
Mais je dois te dire que ma main continue de chercher la sienne chaque fois que j'oublie qu'il n'est plus la pour voir naître l'été avec moi, chaque fois que la vie s'infiltre dans la trace de son âme moulée sur la mienne, juste un instant, avant d'être frappé par le réel. Mon cœur oublie la mort devant chaque beauté que j'aimerais qu'il goûte, chaque vers que je voudrais qu'il entende, puis je me souviens brutalement que la route est effondrée et que son odeur est effacée. L'absence habite la joie, et j'apprivoise. Juste un garçon. Juste quelques mois. Et pourtant.
Je me rappelle, grand maman, de cette fois où tu as pris mon visage humide de jeune adulte effondrée dans tes mains. Tu m'as dit, les traits fermes et la voix dure, de ne pas pleurer pour de l'amour. C'était un ordre, mais tes yeux brillaient trop. Tu as pleuré l'amour de l'intérieur, je le sais, souvent, même en bâtissant l'avenir. Je sais qu'auprès de ta petite fille, tu te voyais mère que tu n'as pas eu, et mère pour moi, celle que je n'avais pas. Nous avons tout inventés entre un rire et un emporté pièce de pâte sucrée. L'amour ne pleurait pas.
Aujourd'hui, j'ai mis cette mèche qui frise comme la tienne derrière mon oreille, et ma plus belle robe soleil. J'ai noué un ruban de dentelle à mon cou, et je me rappelé la légèreté infinie d'être en terrain connu dans l'âme douce guerrière de quelqu'un d'autre. Des frontières de la solitude effacées. De sa main lorsqu'elle était habitée. Il me manque, grand maman, même après quelques lunes. J'ai mis ma robe soleil et j'ai porté le vent qui jouait avec elle.
J'ai pensé a toi aussi. J'ai pensé a l'amour de tout ceux qui restent. À tout ce qui abonde. J'ai pensé a l'avenir.
J'ai pensé que les rubans près de mon cou seraient toujours un peu pour ce qui reste de lui en moi, comme tes étoffes ocre.
J'ai pensé à toi en moi. À ta mère. À toutes les femmes avant elles, à toutes celles qui ont survécu aux absences, et qui ont aimé et bâti jusqu'à moi. À ce que je porte d'elles et de toi dans mes traits, sans robe ni rubans. À ces absences habités. À la mort. À ce qui continue. À la vie. Surtout, a la vie. Je n'ai pas pleuré, grand maman.
Je n'ai pas pleuré. J'étais portée par la force de toutes celles qui se sont tenue debout, la main de ton arrière petite fille dans la mienne, et un bouquet de pissenlits jaunes dans l'autre.
jeudi, mai 21, 2020
Il y a une fissure aux bordures de tes empreintes, que je remplirai d'or doux pour continuer d'exister.
Je suis, depuis un millénaire, belle de ce qui aurait pu te couper au sang. Je repeindrai mes morceaux coupants, fêlés, fusionnerai jusqu'à la douceur. Brisée et entière. Vulnérable. Invincible.
Kintsugi.
vendredi, mai 08, 2020
mercredi, mai 06, 2020
remplis moi même la baignoire salée
pour mieux sentir le courant, sa décharge.
J'ai joué avec l'axphysie entre les bulles des fluides
les yeux ouverts, souriante, avalant la tasse,
fascinée par la peau de ses doigts frippés
La mienne a brulé mouillée jusqu'aux muscles
et j'ai séché d'air, de langues données au chat.
Les tissus pelucheux, le doux, m'écorchent encore.
Mais sur mes quatre pattes de chatte échaudée
je reste frondeuse propriétaire de toutes les ruelles
et le regarde de l'altitude hautaine de mes toits
au travers les fenêtre sans rideau,
en électrocuter d'autres que moi.
lundi, avril 20, 2020
nos fenêtres arc-en-cielées,
ces vitres qui nous scellent hermétiques et
comme des prématurés incubés
les effleurement passent à côté.
On ne se respire plus.
Près de ma fenêtre, un pot brisé
par le poids de sa terre fertile.
Rien ne pousse, tout est poussière et le reste.
L'eau salée qui roule du blanc des mes yeux
jusqu'aux rebords du pot des vies qui refusent
n'aide rien du tout.
Mais juste en haut, les bougeons
explosent seuls comme du popcorn
sur le toit oublié où j'ai osé croire il y a longtemps
que le confinement des racines, la sécheresse, le gel,
n'auraient pas raison du vulnérable, du solide
de la beauté des choses qui perssistent à renaitre.
Je m’émerveillerai de chaque pousse verte.
Je les respirerai toutes
une par une
jusqu'à ce que chaque feuille reprenne
le droit de verdir son territoire
et moi le mien de m'inventer encore
sur un fond de greenscreen de feuilles qui tremblent
où tout ce qui est doux est possible.
Rien ne pourra empêcher le printemps de fondre
sur nous.
samedi, mars 21, 2020
pandémie.
T’as du reprendre le tablier de ta grand-mère et, à distance
tu portes aussi les temps modernes,
et tout tire, menace de déchirer,
comme d'habitude.
Etre une femme comme d'autres précaires, encore,
responsable du désordre
alors que tout est à l’envers,
tes cheveux, la pièce, la planète.
Des ordres, désordres, et toi en dessous pour tout porter
sur tes épaules, les plus p’tits, les gens importants, toute,
responsable d'aimer à toi seule,
ce qu'on devrait aimer ensemble.
Nous sommes confinées,
bien au delà des quarantaine,
nous sommes, depuis des siècles
en feu,
nous qui n’avons pas brulé
au temps de l’inquisition, et pourtant,
on ne tient pas nos torches pour le changer le monde,
non. Non.
On torche ceux qui salissent,
sorcières aux balais brisés.
On ramasse pour ceux qui prennent tout
sans déranger l’ordre des choses.
On époussète gentiement, jusqu'à s'épuiser,
la cendre sur une planète en feu.
Et il faudra quand même ramasser, d'une main,
et de l'autre, tenir nos enfants
et de l'autre, alimenter le brasier.
Et ne pas craquer.
Et sourire. Gentiement.
Les mèches en désordre, la rage qui chauffe, je lancerai
la serviette au visage de ceux
qui se suffisent du monde d’avant.
Et avec les autres, on fera autre chose.
Ensemble.
On retiens notre souffle devant les failles, en s'inquiétant pour ceux qu'on ne peut tenir dans nos bras, pour ceux dont on connaît l'odeur, pour tous les autres. Le temps donne la conscience du superflu, de la peau des autres qui manque, de notre interconnexion, sans possibilité d'oubli.
Les humanités s'ouvrent, se ferment, souvent, se bloquent, comme le mouvement d'un grand poumon malade. S'ouvrent.
Se ferment comme le chemin Roxham.
S'ouvrent comme un sac de farine a ma porte.
Se ferment.
Le ciel lui, donne, coule.
samedi, septembre 07, 2019
prends moi verre éclaté dans tes mains coulantes
colle moi avec tes autres couleurs qui laissent passer la lumière
brisée et coupante.
Aime nous de tes doigts meurtris
fais nous vitrail sacré choisis de tes jours expirés
scène d'avenir posée sur les fenêtres d'une église
Au travers tes larmes, travaille moi, ou jette moi
objet de ta coupure, de tes sacres.
La lumière passera, ou elle passera.
mercredi, août 28, 2019
regarde mon coeur empalé
sur les battements inégaux du sien,
mon corps manquant le rythme
de ses retraits réguliers
et je respire.
Je respire et
rien ne marque plus le temps brisé
que les chiens en laisse qui grondent
je les ai attaché moi même avec ses cordes
pendant qu'il partant sans s’effacer
et je respire.
Je respire et
j'inspire saccadée et
sanglots et
j'inspire, ne sais plus comment
et j'inspire
et j'inspire,
j'inspire.
...et j’expire pour lui,
comme prévu.
mardi, août 20, 2019
te concentres dans les anneaux près de mon coeur,
m'irrigue d'un amour biocompatible.
Tu fais pousser mes feuilles
pour les poser en couvertures sur l'horreur du monde,
pour purifier ce qu'on respire et qui nous tue.
Je t'aime de toute la vie qui me traverse
de tous les oiseaux qui chantent sur mes branches
de tous les chiens qui dorment dans mon ombre.
vendredi, juillet 26, 2019
Doucement
concentre les perles de rouge qui me quittent
pour mourir sur mes clavicules, bouillonnantes, évaporées.
Elle porte autour les odeurs d'une fragile chair grillée
qui ouvre les appétits, et qui m'appartient,
Les mains tendues vers moi tiennent des ustensiles
Je voudrais que le vent m’achève, me prenne, me pose
sur le velour des pétales des fleurs nordiques
pour fusionner un moi recroquevillé poussière
avec les rosées nées de l'aube des jours les plus longs
jusqu'à ce que je coule, amniotique, le long des tiges
avant les gelées foetales, avant l'hiver immobile
dans la douceur la plus intrinsèque qui puisse exister.
vendredi, juin 28, 2019
samedi, juin 15, 2019
Montagnes kirghizes
m'étourdissent, me frappent la barre dans le ventre
up and down sur les rails.
Elles me prennent dans leur beauté brutale,
Altyn Arashan le souffle court
m'épuisent, me font manquer d'air sur mes pieds.
Le son heureux des fêtes foraines ensemble
gâché du cliquetis de mes mécaniques brisées
avalanche ton amour sur mes fragilités
J'ai raté mon acclimatation a dormir trop haut
et maintenant je vomis sur celui que j'aime
toute mon altitude sickness
Je suis perdue dans les montagnes blanches
et le contrôleur n’arrête pas le manège
pour que je le retrouve, lui, et de quoi respirer.
vendredi, mai 10, 2019
les cafards ayant pris possession de leur chairs secrètes
et ils me regardent, me convoitent comme un pays à dévaster
leurs regards mielleux dépouillent, percent, mangent, tuent
mais je suis une cité forgée imprenable, ils coulent
sur les murs de ma peau, me blessent sans m'atteindre au centre
et je me replombe les trippes avec des mines rageuses
de crayon qui explosent.
samedi, mai 04, 2019
vendredi, mai 03, 2019
juste de quoi hurler et pourtant
taire ton passé décomposé, ton futur pas simples
jeudi, mai 02, 2019
Mes mains seules et jointes feignent pieuses
le sens de mes yeux fermés.
Je vous prie de me déliver
du mal, du bruit des pas dans ma tête
métronome jusqu'au bout du long couloir.
Je veux l'odeur de vos cloîtres
la chasteté de vos silence
et vos poussières qui se balancent paisibles dans la lumière
pour lancer sur vos murs blancs une larme
de rasoir rouge mouillée.
lundi, avril 29, 2019
et qui pleuvent sur moi, me trempent, me gèlent.
J'ai envie de lécher les miettes d'éternité perdues sur le blanc de tes poignets, de te laisser effleurer les échardes mon âme dénudée et de cueillir mes frissons sur tes lèvres crues. Je veux te nouer lâchement autour de moi comme un foulard, te laisser libre de m'enlacer, ou de t'envoler.
vendredi, avril 19, 2019
en suivant le fil d'algues fines que nous tissons solide
des rythmes de nos doigts qui s'enlacent et se laissent.
Attache moi, noue à mes poignets fragiles
les cordes longues de ma liberté narvale
jusqu'aux profondeurs de ton univers de fer et de sel.
Laisse moi partir, ratisser les dessus dessous de mes mers
exister remuée de tempêtes dans mes dérives choisies
pour mieux te revenir, me retrouver dans nos abysses.
Possèdes moi dans ces territoires d'ombres
où nous sommes lumière.
samedi, avril 13, 2019
Je suis ton arbre, à l’aube du printemps.
Ma sève me frissonne les nuits gelées, tu la recueilles le jour, me porte à tes lèvres. Je m’évapore, me concentre. Je continue d’exister enracinée dans mes terres ensevelies, mes fugaces bourgeons touchant au ciel, pendant que tu me bois chaude et ailleurs.
Tu m’étires, me bats à pâlir, des litres de mon essence dans tes territoires inaccessibles, mon odeur sur le bout de ta langue, avec ces mots qu’on ne dira pas. Je suis ici, seule, forte de l’esprit de ma forêt éclaircie, capable de donner jusqu’à ce que tu t’en ailles aussi, à la fin du printemps.
Je suis de la vieille écorce. Je me souviens. Le printemps me coule. Tu as l’odeur de ses mains fripées, sans ses vestes à carreaux. Tu as la douceur périlleuse de ses silences de poète. Je ne sais plus qui me manque.
Je fond en larmes ambrées sur la neige.
Les enfants rient.
jeudi, mars 21, 2019
avec des restes d'enfant, haut les coeurs
dans ma gorge obstruée.
de ses cheveux dans mes nausées,
de quoi carder de la laine.
m'y saigner les doigts sans fée marraine
et m'endormirai pour me relever moi même
en laissant tranquilles les princes
les chevaux blancs de mes bois dormants
pour filer quelque part de longs bouts de soie
Je prendrai mon royaume de forêt en reine
l'entourerai de mes écharpes douces
et pendant que la tiédeur endors mes loups
je fermerai les yeux quand il passera
et laisserai mon cou fragile, ma jugulaire
aux soins de mon renard libre
d'y mettre sa truffe ou ses crocs.
vendredi, mars 08, 2019
me vois en équilibre, tête haute, agile
mais je suis née funambule au dessus de précipices invisibles
sur lesquels toi, tu marches.
Je ne sais que courir sur les cordes
artiste des fils qui auraient pu me pendre
et tu m'admires grande, les yeux loin devant, debout,
sans voir la peur dans mes iris déterminés
ma gravité contenue, continue, qui tire vers le vide.
Et je persiste, avance tête haute, agile
tu vois ce que tu veux voir, des ailes alors que je tombe
Tes pieds solides, sûrs, foulent une terre ferme vierge de moi.
Le sol s'est dérobé avant que je respire,
il ne connait pas ma substance, et toi non plus; je suis volatile
et je ne sais pas vivre ailleurs que sur le vertige.
Prends-moi de force
et pose ma frayeur
doucement
sur le fil de tes doigts.
lundi, février 25, 2019
mercredi, octobre 31, 2018
dans ces mots définitifs, qu'on plante comme des clous épars sur la réalité.
Ce que je voudrais dire, c'est le blanc, le vide sur cette feuille
la trace invisible de mes mains qui effleurent le papier,
ces choses que je ne sais pas, que je ne veux pas saisir,
ce qui disparaît quand on l'observe, furtif, fragile,
l'espace indéfini, infini, qui se pose sur mon épaule nue
en même temps que tes lèvres.
vendredi, septembre 14, 2018
Refuser cette envie de tuer le temps
lui qui tourne ses aiguilles dans le creux de mon ventre
Et à l'aveuglette, les yeux embués
mettre des bouts de laine colorée
dans le p'tit chas de la trotteuse, qui m'inssiste, s'étourdit.
Se blesser les doigts gelés comme le reste
pour que l'insupportable me tricote au moins
un foulard de fou pour l'hiver
de quoi garder le chaud et le doux
et sécher mon oeil qui n'arrête pas de fuir.
dimanche, juillet 15, 2018
lundi, octobre 30, 2017
samedi, juin 17, 2017
Gyrophares
des hurlement qui nous noient, du bruit des ombres
mardi, janvier 10, 2017
jeudi, décembre 29, 2016
lundi, décembre 26, 2016
lundi, novembre 28, 2016
sous sa cloche de verre translucide
la musique hésite, grince, ronde et mélancolique.
Elle tourne, ma mère.
Une ballerine de porcelaine, fragile.
s'étourdis doucement, les yeux fermés
sur la pointe des pieds.
Elle tourne. Elle croit qu'elle danse, de tout son corps figé.
s'étourdis doucement, les yeux fermés. Elle y revient.
Le temps en boucle sur elle, lent, lourd.
froideur muséale, parfaite. On entend plus rien
Que le bruit des pas, macabres, des hommes libres.
Elle tourne, s'étourdit, les bras au ciel.
Nausée.
dimanche, octobre 23, 2016
samedi, octobre 15, 2016
lundi, octobre 10, 2016
de cette urgence viscérale jusqu'au près de lune
pour vivre et hurler.
Ma meute, l'odeur du sapin, nos gorges vulnérables
nos passions liées, nos yeux fermés
frémir sous la brise d'été.
Nous sommes, et nous sommes soeurs, perdues,
mais nous sommes ensembles au dessus du monde.
Libres.
mercredi, octobre 05, 2016
gauche, de cette main qui se salit de ce qu'elle trace sur le papier
et qui pourtant, voudrait rejoindre ta nuque, et y dessiner des fougères
des restes de fusain libre du bout de mes doigts.
L'envie de ne pas te regarder les yeux ouverts,
et l'encre qui n'ancre pas sur les envies passagères
clandestines et déjà mortes.
jeudi, septembre 29, 2016
Et si on continue de rire et de vivre, je sais qu'il n'y a pas de lieu de retour pour couvrir les frissons qui te tremblent le corps, pour rassurer vraiment les enfants réfugiés dans tes entrailles, sans abris et orphelins. Je sais. Les bras du vide serrent sans contenir. La liberté, l'espace et la chance te donnent l'envie de te rouler en boule quand t'as juste besoin de trouver ton port.
Je te chuchote mon envie permanente de hurler, doucement, pour que tu saches que mes yeux sont en face des tiens et que je te vois, toi, qui n'arrive plus à regarder l'horizon, et encore moins le ciel, avec toute ta force.
De l'air et du vent; c'est la liberté qu'on a eu en cadeau tranchant, celle de partir de rien ou de se faire bruler le monde, et celle de tout inventer.
#JeSuisTS #JeSuisAvecToi
Le faucheur
jeudi, septembre 08, 2016
Et j'ai mal. C'est l'espace qui nous manque. Une densité faible, qui respire mieux. De quoi ne pas être en boule, de son coeur à son corps. Et pourtant, je respire, du big bang au big crunch, toujours en mouvement.
Et j'ai froid. Et encore, l'essence est là, compacte dans le noir, et naissent les univers insaisissables et magnifiques. Se deviner dans le ciel sombre, comme une petite fenêtre sur tout ce qui a une probabilité d'existence. J'existe même quand je doute, peut être, mais l'univers noir, il brille.
Et je brûle. Et de toute mon insignifiance dans l'ensemble, j'existe dense, et j'oublie de quoi je suis faite, et j'inssiste pour briser en mon coeur toutes les règles. Je crée, j'invente, je flotte, perdue mais les deux pieds plantés sur la terre, le vide et le plein au centre de soi, alors que tout se répète dans toutes les dimensions, de l'inimaginablement élémentaire à l'insaisissable vaste, et que tout se lie.
J'ai vu les dimensions et la relativité de l'espace temps. Je les ressens dans la tensions sur mes cicatrices, ces histoire du monde et des gens, impossible à dire, stucked.
J'ai tout vu, et je ne sais rien: ta douleur, ta lumière, la mienne. Je suis une probabilité qui croit qu'elle existe, juste à coté de toi, ici et ailleurs en même temps, trop lucide pour avoir des certitudes mais consciente que l'instant est ce qu'on peut saisir de plus précieux.
Je suis là quand même, peut-être, de tout ce que je peux, de tout ce que je crois, à créer le sens à défaut de le trouver, à saisir ce qui lie, à revendiquer l'impossible.
mardi, août 30, 2016
mercredi, août 10, 2016
mercredi, juin 15, 2016
Je suis seule, paisible, les sens forcés ouverts de pluies fébriles, d'odeurs marines, entre le ciel et la mer qui s'apaisent, s'entrechoquent et me mêlent, indifférents au reste du monde éclaboussé.
Les humains ouvrent leurs écrans noirs, éteints, au dessus de leur tête et parent la pluie dont je veux m'emparer, liquéfiée, mes pieds à contre courant vers le fleuve.
Inspirer le salin en chiquant la salicorne.
Revenir. Écrire la paix, un bout, sur un bout de serviette déchirée, avec des tout p'tits mots.
Vider dans l'horizon le temps de ses urgences.
Superpositions translucides. On a changé et le ciel est resté le même, impassible à nos explosions, à notre permanence. L'histoire du monde dans l'immobile, la nôtre toute idem. Du vent dans mon foulard rouge préféré, celui des luttes, souvent lassé autour de mon cou.
Il vole insouciant au vent marin, léger.
Mes pieds dans le sable, je suis enracinée dans tout ce qui importe: rien du tout.
Liberté.
mercredi, décembre 09, 2015
J'ai donné la vie, mis un peu de la mienne dans la tienne, puis elle s'en va trop vite, trop longtemps, pour me punir de ne pas avoir su aimer ton père.
lundi, septembre 14, 2015
Avoir froid aux yeux ouverts.
Arracher le morceau de verre planté dans ma confiance pour en faire un autre prisme et prendre tous le soleil.
mardi, septembre 08, 2015
des couleurs qui se cognent dans mon ventre parce que, mes deux pieds hésitant devant ton précipice, mes papillons claustrophobes voient tes espaces à explorer. C'est mourir d'envie de vivre d'envies dont on est jamais mort, un peu.
C'est pas grand chose, et ça ne veut rien dire mais,
j'ai désappris l'enivrante chute libre, parce que la blessure du plein quand le reste est trop vide, et pourtant, je sens leurs ailes se réveiller, et j'ai eu envie du vent, et j'ai envie du vide comme une piste plutôt qu'un prélude à tomber.
Ça n'est pas grand chose, et ça ne veut vraiment rien dire parce que
je ne connais pas tes frontières, ton climat, ce qui pousse et vit chez toi, mais ton parfum fait vibrer mes petites ailes de papier de soie, celles qu'on est supposées dompter avec l'âge, comme si la candeur n'était pas l'essence de la vie plutôt que de l'existence.
Pas grand chose, donc.
Mais c'était devant toi.
samedi, août 08, 2015
Overload
S'inspirer, s'inspirer, s'inspirer, expirer de justesse, avant d'exploser, perdre le rythme et pourtant vivre tellement.
Haleter et se souvenir de ces moments ou l'orgasme le réclamait, rechercher la cadence et surtout, le vide qui inspire les mots, le vide qui exige.
Lost, les poumons qui brulent.
L'air.
Dans la frénésie, je veux du manque. Et par dessus, les parfums.
Des mots, du vent, du temps, et me poser sur balancier lent des contradictions.
lundi, mars 02, 2015
l'air de nos possibles sur moi
Je suis ailleurs, j'entends le vent.
Tu respires et je te respire.
Cadence forcée et ton visage qui me rape
ton sang chaud glace mon sang libre
tes canines appuyées sur ma lèvre endormie
Je retiens mes soupirs. J'expire.
Tu cours ailleurs, je crois,
longue foulée sans but, je crois,
et je ne crois en rien, je crois.
Je ne crois en rien. J'inspire.
Je n'entend plus rien, à moins que tu ne me le souffle
Mais tu cours.
J'expire. J'inspire,
le feu aux poumons et à ton corps.
lundi, février 09, 2015
Aimer les fleurs
dans une cage à ciel ouvert.
Sentir le vent. Tout entendre. Respirer.
Respirer.
Prendre en soi l'air qu'on voudrait sous nos ailes.
et ce ciel encore au dessus de nos têtes, de nos plumes
celles qu'on a perdu, celles qui nous sont restées fidèles.
Plumes amoureuses d'une petite fleur.
La regarder grandir, comprendre l'amour de toute son âme,
taire ce corps qui brûle de voler, de l'emmener voir le monde.
Le ciel n'est pas assez grand, de toute façon
pour rendre hommage à la liberté
mes ailes qui tremblent choisissent de rester près d'elle
de la protéger du vent, du soleil, et des pluies
jusqu'à ce qu'ils l'emmène.
Voler dans ma tête, seul infini réel, à m'étourdir dans les coins.
Aimer le ciel et les fleurs, de toutes ses plumes,
celles qu'on perds et celles qui nous restent fidèles.
lundi, décembre 29, 2014
Black hole
entourée de planètes qui brulent en ne pouvant pas s'empêcher d'être magnifiques, elles.
dimanche, octobre 26, 2014
Un prisme de lumière éparpillée.
Une larme de sang coule. C'est qu'on était vivant.
C'est qu'on l'est encore, j'imagine.
De la lumière et le sombre des fluides qui viennent la border.
On vit, on aime, on s'explose.
Ravaler du sel.
On l'est encore, vivants,
le coeur battu qui bat quand même.
Se relever. Vertige essouflé
Un arc en ciel sur un bout de verre tâché. De quoi continuer.
Le bruit du verre qui casse, libre. Un prisme de lumière éparpillée.
samedi, août 16, 2014
jeudi, août 07, 2014
Faire des boites, alors que tout tremble.
Faire le tri de ses souvenirs, des fragments des jours passés:
des vieilles photos intactes, le coeur qui déchire
des carnets plein de mots des jours fluides, comme ce qui mouille les yeux.
Alléger la boite des souvenirs, le coeur lourd:
Nostalgie: Avoir capturé l'image du bonheur vidé, avoir mal de ne plus posséder l'instant, sentir les possibles avortés, se rouler dans la conscience. Fumées.
C'est une poussée de rage de vivre, aussi., nourrie de conscience que le bonheur qu'on a maintenant fera un jour aussi mal que ces mots et ces visages immortels et égarés.
Mourir sera insupportable d'avoir été aussi heureux. Au moins, on meurt un peu parfois en train de vivre, comme pour se préparer. Au moins, il y a aujourd'hui, pis tout ce que je ne regretterai jamais parce que ça me déchire les entrailles au présent, et malgré tout, toute cette beauté.
Refermer la boite jusqu'au prochain séisme, alors que mes terres humides tremblent encore.
mercredi, décembre 04, 2013
Ça fait mal partout, juste de se tenir debout, et de craindre à chaque moment de se liquéfier, de devenir une tâche d'encre incompréhensible pour des petits yeux, sur les tuiles.
2013 aura tout gribouillé : coup de ciseaux violent au milieu des couvertures qu'on ne lira plus, où mon coeur était réfugié, trainée noire ou rouge, peu importe, je ne vois plus, les yeux fermés de toute mes forces. Je ne sens que les pulsations insistantes de mon coeur toujours vivant qui n'a pas compris qu'il se vide.
Reste l'innocence des aquarelles de toute couleurs, et l'idée qu'on peut tout réparer avec du papier collant. Se forcer à voir et à croire.
dimanche, octobre 20, 2013
et ce puissant silence qui me lacère les oreilles...
Se voir d'en haut. Ensemble, de part et d'autre, mélangés de nos larmes. Ne plus pouvoir hurler de douleur.
Et se voir bouger encore, sous la lumière de la lune.
mercredi, septembre 25, 2013
Partir, et naître.
Le chemin est une voie lactée : rien du tout, immense, crachant la lucidité de se savoir perdu dans l’infinitude pourtant finie.
Les étoiles explosent de partout. Et dans ce cimetière, tu nais.
Ce qui meurt sans permission, ce qui refuse de ne pas naitre; je ne contrôle rien, les oreilles bouchées, fragile dans l’instant.
Mon propre cri se mêle à celui de la douceur qui vient au monde: son premier hurlement est une prise d’air qui renverse le sens des choses, la puissance impossible à taire. Et je la prends, pleine de mon sang, chaude, sortie de moi : liberté parfaite, bien qu’un peu bleue. Je l’aime tout de suite, émue, en me vidant de mon sang.
Mourir de l’envie silencieuse que tu me blotisses, tremblante, au fond de toi, pour un instant infini,
juste pour faire passer la douleur et la solitude de cette naissance, si belle au fond.
jeudi, septembre 05, 2013
Traversée
Retrouver la cohérence, se décontextualiser pour mieux retrouver la permanence de soi et du monde, l'essence. Tempête. Je roule, j'oublie, me souviens.
Le ciel se déchire. Ça résonne de l'intérieur. La pluie bat comme des larmes. Douceur. C'est trouble dans les yeux. Attendre, dans le silence qui laisse toute la place à la turbulence des pensées. Les éclairs dehors relient la douceur du paysage et les larmes enragées du ciel. Tentative de l'électriser.
Mer remuée, se tordant de dessus et de dessous. Ma voiture est un lounge panoramique en attendant la traversée. La destination n'est qu'une excuse. On ne sait pas où on va, mais on en revient pas pareil.
Ça parle d'espoir, ça parle du monde. Ça parle d'amour.
mercredi, août 14, 2013
Manquer
Il mettrait dans tes yeux des pensées innocentes, des flammes, des ailes et des verdures que le soleil n'inventa pas.
Ce n est pas la nuit qui te manque, mais sa puissance.
-Paul Eluard
dimanche, juillet 07, 2013
mardi, mai 28, 2013
Addict
Mais l'encre était ventée et les mots usées, et ma main tremble du manque des mots plumes qui l'obsèdent mais quelle ne sait pas écrire.
samedi, février 23, 2013
Les vides
juste une incongruité après les massacres, entre les bandages et les décombres; ce que le mal n'a pu prendre de toi.
Le monde aurait du s'arrêter de tourner mais il a voulu s'étourdir jusqu'à oublier que c'est le vide de nos âmes qui permet le vide de tes mains.